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Métis Beach : la longue histoire d’une vie pas banale!
Crédit: Marie-Eve Tougas

Prochaine lecture : Les lieux sombres (version française de Dark Places) de Gillian Flynn, auteure de Gone Girl qu’on a lu l’automne dernier. Je suis allée voir l’adaptation cinématographique à Fantasia il y a quelques semaines, et j’ai bien hâte de pouvoir comparer avec le livre! Maintenant, attention aux spoilers après l’image!
 

Dark Places
Crédit : !ndigo

 
Métis Beach, c’est 40 ans dans la vie de Romain Carrier, Gaspésien d’origine. La localisation de l’action est stratégique; c’est dans ce village que plusieurs Canadiens anglais bien nantis avaient leur résidence d’été. Les francophones qui y habitent à l’année sont employés comme hommes de main, cuisinières et autres domestiques. La barrière de la langue joue le rôle de diviseur des classes, mais on dirait que Romain ne veut pas se laisser intimider par celle-ci. À l’été 1962, il s’amourache de Gail Egan, la fille d’un des riches propriétaires, et c’est cette attirance qui fera tout basculer pour lui.
 
Soyons clairs : il ne s’agit pas d’un livre qui traite des difficultés du passage à l’âge adulte, ni le récit d’un gars forever traumatisé par les événements de 1962. C’est l’histoire de Romain qui grandit et découvre le New York des années soixante; ce sont des expériences qui façonnent sa vision du monde pour le restant de sa vie. Ne dit-on pas que les jeunes ont la capacité de se remettre sur pieds rapidement? C’est ce que Romain nous prouve au fil des pages.
 

Jersey Shore Drama
Crédit photo : Shlooby Kitten/Tumblr

 
Romain est émotif, mais il deal mal avec ses sentiments. Est-ce que c’est à cause de son éducation stricte par des parents peu démonstratifs? Peut-être bien. Combiné avec son côté naïf, tout ça fait qu’il prend parfois des décisions douteuses sur des coups de tête qui donnent des tournures dramatiques à son existence.

Je pense entre autres à sa relation houleuse avec Dana Feldman, à sa prise de bec avec son père à l’enterrement de sa mère, à Gail qu’il laisse revenir dans sa vie… Il y a beaucoup de douleur qui ressort de ces événements, mais Romain jouit quand même d’une « certaine chance » qui s’appelle l’argent. Ce n’est pas tout le monde qui peut déménager à l’autre bout du pays pour échapper à sa peine!
 
Métis Beach utilise aussi Romain pour mettre l'accent sur des moments clés de l’histoire américaine. C’est comme si sa vie était un prétexte pour parler des enjeux des années 1960-70, mais aussi de la montée de la droite religieuse des années 1990 et des événements dramatiques du 11 septembre 2001.
 

Twin Towers
Crédit : Deviantart

 
Le livre est séparé en sections qui sont de longueurs différentes. Chaque section est nommée d’après la personne qui a le plus d’influence sur les actes de Romain pendant cette période. J’ai eu de la difficulté à embarquer dans l’histoire au début. Les événements ne débutent pas de façon chronologique : il y a beaucoup de va-et-vient entre les souvenirs de Romain et le moment présent, ce qui fait que le rythme est plutôt irrégulier pour la première section.
 
L’auteure y fait aussi des allusions à des moments qu’on lit beaucoup plus loin dans le roman. Ça rend le lecteur curieux oui, mais pour ma part je trouve ça agaçant de me faire appâter de la sorte. Heureusement pour nous, l’été 1962 passe rapidement et le roman trouve sa cadence.

C’est à partir de ce moment que j’ai embarqué : je voulais savoir comment Romain trouvait New York, ce qu’il allait y faire, son avenir et ses études. Au final, j’ai trouvé Métis Beach correct, malgré les longueurs de Romain qui s'apitoie constamment sur son sort.
 
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