« Maudite niaiseuse! »
C’est que je répétais dans ma tête ad nauseam, en ce coquet matin d’été, les deux pieds dans des étriers. J’aimerais pouvoir vous dire que je m’adonnais joyeusement à l’équitation, mais j’étais plutôt couchée sur la table recouverte de papier du gynécologue. Le tout avant d’avoir bu mon premier café de la journée. Je n’avais pas prévu cette visite à mon emploi du temps, mais c’est le genre de truc qui survient quand on a… J’ai eu des relations sexuelles non protégées.
[Son de piano dramatique]
Crédit : Reaction GIFs
Eh oui, j’ai enfreint tous les enseignements que j’ai appris en écoutant Degrassi. Emma ne serait pas fière de moi! J’étais pourtant attentive quand la prof malaisante au secondaire nous montrait comment mettre un condom sur une banane. Mais je devrais peut-être prévoir plus souvent mes propres condoms, au cas où la banane me dirait « Ah… euh… oups! J’en ai pu. »
C’est un peu plus sage que de lancer un « Fuck it! » retentissant dans le feu de l’action.
C’est comme ça que je me suis retrouvée nues fesses dans une clinique du Quartier Latin, pour m’assurer que « le feu de l’action » n’ait pas pris une tout autre définition. C’est pas mal la seule raison que je peux imaginer pour avoir un spéculum dans la ploune à 8 h du matin… (Je dis ça, mais ce serait tout aussi désagréable à 2 h de l’après-midi.)
Juste avant que je parte pour aller m’acheter une quantité Cotscoesque de condoms, le docteur m’annonce qu’il doit me faire un toucher vaginal… Il veut être certain que tout est beau.
« Beau » n’est pas le terme que j’emploierais pour décrire cette scène. Se faire palper le col avec des doigts gantés, ce n'est pas la meilleure façon de se réveiller. Dire qu’il y a probablement des gens de mon âge qui se marient aujourd’hui.
Les tests de dépistage d’ITSS, c’est sérieux et c’est très important. Mais en même temps, je pense qu’il faut en rire un peu. Peut-être que si on en jasait plus, on aurait un peu moins peur d’y aller. Ça nous épargnerait de googler nos symptômes et de virer paranos.
Peut-être que si on en parlait de façon un peu moins sévère, ça démocratiserait l'acte et éliminerait cette espèce de gêne qu'on ressent en y allant. D'ailleurs, c'est SUPER important de faire un suivi annuel, même si vous n'avez pas eu de comportements sexuels à risque. La santé, ça passe aussi par votre ploune.
Reste que, ce matin-là, j'aurais aimé faire n'importe quoi d'autre que de me répéter « Maudit que je suis niaiseuse! » en fixant le plafond. 😉