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Culture du viol dans le métro : ça doit cesser. Tout de suite.
Crédit: Montage : Myriam Daigneault-Roy

ÇA m’est encore arrivé il y a quelque temps. L’espèce de gros stress qui grandit dans mon ventre. Malgré ma forte carrure, je me sentais, une fois de plus bien petite sur mon banc de métro. Je devais parcourir une bonne partie de la ligne verte. Verdun-Hochelag, les écouteurs bien enfoncés dans les oreilles pour agrémenter mon cocon urbain. Il est entré dans le wagon deux stations après moi. Malgré mon allure de très glamour chienne à Jacques ce jour-là, il m’avait spottée.

De LaSalle à Frontenac, il me catcallait. Doucement, comme pour titiller la truite qu’il semblait penser que j’étais, puis, de plus en plus agressivement. 12 stations c’est long en crissfuck quand tu sens qu’un vieux pervers fait Petrificus totalus sur ton corps et ton cerveau.


Crédit : giphy

Après, la vie reprend son cours.

C’est que, tristement, je suis habituée à ce genre de situation de marde. En quelques années, j’ai eu deux fois des pénis dans mon visage et un french de force par un homme trop en boisson. Sans compter les quotidiens petits frottages de pénis sur mes fesses d’un peu trop près à l’heure de pointe et les catcalls insistants de ces princes horripilants. Des événements à la vue de tous les autres passagers qui ont bien sûr préféré m’ignorer. Ils fixent leurs 24 h comme si leur vie en dépendait.

Je sais que lorsque je suis témoin de ce genre de situation avec d’autres filles, je me transforme en maman lionne. Je défends corps et âme mes nouvelles protégées contre le braconnier, peu importe qui il est. Mais quand c’est moi qui suis menacée, je fige. Je me sens attaquée trop profondément. Ça fait mal. Je ne peux plus respirer.

Mais vous le savez bien, je ne suis pas la seule à vivre ce genre de situation. En discutant avec les autres collabos de TPL, j’ai constaté à quel point les histoires de ce genre étaient fréquentes. Infinie tristesse. Je crois qu’au moins le trois quarts des filles que je connais ont déjà vécu une agression sexuelle dans le métro. Eh oui, selon moi voir un zouiz non désiré ou qu’il se colle sur une demoiselle sans son consentement, c’est bien une forme d’agression sexuelle.

Messieurs les pas fins dans le métro, détrompez-vous, je ne mouille pas ma petite culotte en regardant votre sexe non désiré à deux pouces de mon visage. J’ai peur. Mon corps devient de glace. Je ne me sens pas spéciale ou ravie que vous m’ayez repérée lorsque vous me lancez des calls insistants. Je ne suis pas une livre de viande que vous choisissez au IGA.

Ostie de culture du viol.

Aussi, j’aimerais dire un gros fuck off à l’omerta de la STM. Si vous voyez quelqu’un vivre une situation de non-consentement, agissez donc!

Avez-vous déjà vécu une situation du genre dans le métro?

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