Je me souviens encore de ce soir de septembre où mon époux m’a demandé s’il devrait postuler pour le poste de stagiaire à New York. Je lui ai répondu candidement qu’il n’avait rien à perdre.
Sept mois plus tard, je me levais à 5 h pour entasser ma vie et mes chats dans une petite voiture. Le passage aux douanes a été un peu bizarre, le douanier jugeant nos choix de vie en estampillant les visas : « 30 ans et pas d’enfants! 30 ans et toujours à l’université! Vous venez voler des emplois aux Américains! ».
Ouain.
En arrivant dans Sunset Park, un quartier dans Brooklyn, je suis tombée des nues. J’allais passer l’été dans un 2 et demi à la jonction du plus gros quartier chinois de NYC, d’un quartier latino-américain et d’un quartier juif. Le matin, je pouvais croiser des gens qui faisait du tai-chi-chuan, un Juif habillé en costume traditionnel faisant son jogging et déjeuner avec des huevos rancheros. Tout y est affiché en hébreu, en chinois ou en espagnol. J’étais loin de ma rue Masson et j'aimais ça!
Crédit : Sunset Park/Véronique LeVasseur
Cet été-là, j’ai profité de NYC comme jamais. Je voulais tout voir et profiter de chaque opportunité. J’ai fait tous les musées (ou presque!), marché dans de nombreux quartiers, regardé des matchs de football ou de baseball et écouté plein de musique dans des festivals. Et oui, j’ai eu beaucoup de visite.
Crédit : Véronique LeVasseur
Enfin, il a fallu prendre LA grande décision : venir s’installer pour de bon dans la Grosse Pomme. La décision n’a pas été trop difficile pour nous deux, car nous souhaitions nous établir ailleurs depuis un bon moment. Et puis, NYC n’est pas si loin de Montréal, à peu près la même distance que Rouyn-Noranda ou Matane!
Le plus gros changement a été notre mariage secret… Pour des raisons légales et de bureaucratie américaine, nous avons dû nous marier avant de nous installer pour de bon. Je n’ai jamais rêvé d’un gros mariage. En fait, je voulais un mariage comme celui que nous avons eu. Seulement nous deux et une amie, comme témoin. À Brooklyn, là où notre aventure a débuté.
Crédit : Véronique LeVasseur
Au bout du compte, l’adaptation a été facile. Je suis quand même un peu fière de me démêler dans le métro de New York City comme si je prenais celui de Montréal. Je ne perds plus mon temps à me maquiller chez moi, je le fais dans le train comme tout le monde. Je connais bien les quartiers sympas ou ceux à éviter. Je soupire quand les touristes ne marchent pas assez vite sur Madison av. Je conduis « en cowboy » en sacrant contre les taxis. De même qu’être pognée deux heures dans le trafic, c’est normal. Et quand j’entends parler québécois dans le métro, je souris.
Aimeriez-vous vous établir dans un autre pays?