Skateistan : comment redonner espoir aux jeunes filles afghanes.

L'Afghanistan n'a pas une bonne réputation. Le pays a vécu plus de trente ans de guerre et de conflits, sans compter l'époque où il était sous la gouverne du régime taliban. Et malgré la chute de ce dernier, il y a de ça quatorze ans, l'Afghanistan reste une contrée marquée par la violence et qui tente doucement de se remettre sur pied. La paix achetée à coup de sang et de bombardements ne tient qu'à un fil. La population est toujours sur le qui-vive et ceux qui en souffrent le plus sont bien évidemment les femmes et les enfants.

Il faut savoir que les femmes afghanes doivent se plier à la loi islamique (charia) qui, entre autres, les empêche de pratiquer des activités sportives, telles que le vélo, le football ou le cerf-volant. C'est en constatant toutes ces interdictions qu'Oliver Percovich, un jeune skateboarder australien décide de mettre sur pied une organisation qui offre des cours de planche à roulettes aux enfants. C'est ainsi qu'en 2007 est née à Kaboul l'ONG Skateistan. La culture du skateboard étant inconnue en sol afghan, il était plus facile d'instaurer un projet comme celui-ci, puisqu'aucune réglementation légale ou sociale n'y était associée. Les filles peuvent donc prendre d'assaut les rues sans avoir peur des représailles.

Skateistan a comme mission d'éveiller la jeunesse, de leur inculquer le sens des responsabilités autant citoyennes qu'individuelles et surtout de leur donner la chance de s'épanouir sainement par le biais du sport. De plus, leur philosophie repose sur les échanges culturels et l'égalité des sexes. Plus de 40 % des jeunes participant au programme sont des filles. Dans un pays où la femme est totalement discriminée, une organisation de ce genre ne peut que les aider dans leur cheminement personnel et social, et à prendre leur place au sein de l'espace public. L'ONG est aussi très active dans le domaine de l'éducation. De plus, le projet Back to school encourage les décrocheurs à revenir sur les bancs d'école en leur offrant du tutorat, des expériences de travail stimulantes, etc.
 

Hanifa, 14 ans
Crédit : Skateistan

À travers le skateboard, les jeunes filles comprennent que contrairement à ce que tente de leur faire croire le gouvernement, elles ont une valeur, elles ont droit d'exister et leur opinion est aussi valable que celles des hommes. Qu'il est possible de croire en de meilleurs lendemains, de changer les choses petit à petit et surtout qu'elles n'ont pas besoin d'utiliser la violence pour se faire entendre.

L'égalité des sexes est une lutte qui, en 2015, à mon humble avis, ne devrait plus exister. Pourtant, encore aujourd'hui partout dans le monde, les femmes sont opprimées et discriminées. On a beau le crier sur tous les toits, il semble que le concept est difficile à comprendre pour certains.

Si Skateistan réussit ne serait-ce qu'à transmettre un message positif aux enfants afghans, peut-être que plus tard, ils seront de ceux qui briseront la chaîne et reconstruiront un pays à leur image, sans inégalité.