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Cobain : Montage of Heck, ou un troublant voyage dans la tête de Kurt Cobain.
Crédit: Montage de Véronique LeVasseur
 


Crédit : Arts Alliance/YouTube

Le 4 mai dernier, la chaîne HBO présentait un documentaire sur Kurt Cobain, Cobain : Montage of Heck. Le film, produit entre autres par sa fille Frances Bean Cobain, rassemble divers entretiens de Kurt Cobain et de l’entourage proche de la rockstar, mais aussi ses dessins, ses journaux intimes, des enregistrements inédits, des mixtapes et des vidéos maison.
 

Crédit : Cobain : Montage of Heck/Facebook

 
Le plus saisissant, à part la qualité artistique et visuelle du film, c’est l’assemblage touchant et sincère qu’en a fait le réalisateur Brett Morgen.
 
Je m’explique : Kurt Cobain est une icône, une personne vénérée et qui a été (et est toujours) considéré comme le porte-parole d’une génération. Il aurait été facile de tomber dans la complaisance et d’encenser la musique de Cobain. Oui, il représente la parfaite image de l’artiste génial et troublé. Toutefois, Cobain : Montage of Heck permet de voir qu’il était d’abord et avant tout un humain. Un simple musicien, hypersensible et rongé par un mal intérieur, destiné à une existence hors du commun.
 
Le documentaire s’ouvre avec sa mère, Wendy O’Connor, qui affirme que Cobain recherchait la perfection dans tout. Cette quête le hantera toute sa vie et nourrira sa peur d’être humilié et de ne pas être aimé.
 
Si son hyperactivité pose des difficultés durant sa petite enfance, les véritables problèmes débutent alors que ses parents divorcent. Blessé et humilié devant cette situation, le jeune Cobain devient incontrôlable. Dès lors, il souffre intensément d’être rejeté par sa famille et se sent incompris de tous. À l’adolescence, il découvre la musique underground et le punk : enfin, il ne se sent plus si différent des autres.
 


Crédit : Nirvana/Facebook

 
Kurt Cobain commence à consommer secrètement de l’héroïne au tout début de Nirvana. Le film ne s'attarde pas sur la montée fulgurante du groupe, mais plutôt sur Cobain qui n’arrive pas à gérer toute cette attention médiatique. De plus en plus accro à l’héroïne, il est aussi pris de violents maux d’estomac qui lui rendent la vie insupportable. Il écrit même que ces malaises gastriques le poussent à vouloir s’enlever la vie.
 
« I decided to use heroine on a daily basis because an ongoing stomach ailment that I had been suffering from for the past five years had literally taken me to the point of wanting to kill myself. » 
 


Crédit : Indiewire

 
Son amour pour Courtney Love est d’autant plus dangereux, car les deux s’entraînent dans un cercle vicieux : lorsque Nirvana décide de prendre un peu de temps loin de la scène et des caméras (6 mois), Cobain et Love se lancent dans un binge de consommation de drogues. Elle avoue dans le documentaire qu’elle a fait de l’héroïne enceinte de sa fille, mais qu’elle a mis un terme à sa consommation de drogues. « I knew that she would be fine. » 
 
Impossible de rester de glace devant leurs vidéos maison, qui présentent les deux amoureux complètement stone. C’est encore plus douloureux de les voir en compagnie de leur nouveau-né : on sent tout l’amour qu’ils ont pour cette petite chose, mais ils sont incapables de lui offrir une certaine stabilité.
 


Crédit : Cobain : Montage of Heck/Facebook

 
Personnellement, j’ai fondu en larmes lorsque j’ai vu Kurt tenir sa fille pour sa première coupe de cheveux, alors qu’il est complètement perdu. Ses paupières se ferment toutes seules et il s’obstine avec sa femme : « I’m not on drugs, I’m tired! ». Son malaise, ses blessures psychologiques et son désespoir m’ont frappée de plein fouet.
 
Le documentaire termine juste avant sa mort, avec le légendaire concert MTV Unplugged in New York. C’est judicieux que le film évite le sujet de son suicide et ce qui l’a tristement rendu mythique. De toute façon, tout a déjà été dit sur ce drame (et les conspirations sur Courtney Love ont toutes déjà été imaginées).
 


Crédit : Frank Micelotta/Billboard

 
Que vous soyez fans de Nirvana ou non, ce documentaire vaut certainement la peine d’être écouté. Les séquences animées qui racontent la vie de Cobain sont poignantes. Et il y a quelque chose de bouleversant, mais de fascinant, à essayer de comprendre ce qui se passait dans la tête de Kurt Cobain.
 
Le film est présentement à l'affiche au cinéma du Parc. Par ailleurs, il sera offert en Blu-Ray/DVD cet automne.
 
Êtes-vous fans de Nirvana? Allez-vous regarder ce documentaire?

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