(Rappel : le compte-rendu du roman de l’auteur Ghayas Hachem, Play boys, est dû pour la semaine prochaine. Soyez prêts!)
Comme je l’ai déjà mentionné, ma consommation de produits culturels québécois a grandement diminué depuis les dernières années. Je ne m’en rendais pas tellement compte jusqu’à ce qu’on parte le club de lecture du côté franco du blogue. Que ce soit au cinéma, à la télévision ou en littérature, j’essaie maintenant de faire des efforts et d’en inclure peu à peu dans mes divertissements. Ce n’est pas de mauvaise foi : on dirait simplement qu’en vieillissant, les sujets abordés ne correspondent plus à mes intérêts d’il y a 5-10 ans.
Crédit : reactiongifs.com
Mon penchant pour ce qui se fait du côté anglophone de la clôture m’a fait prendre conscience d’une chose : ce qui se fait ici est vraiment trop blanc. Sur nos écrans ou dans nos romans, la représentation des communautés minoritaires fait pitié au Québec. Au Canada anglais ainsi qu’aux États-Unis, la situation nous paraît meilleure, surtout à cause de certaines émissions qui visent spécifiquement cette clientèle (Black-ish et Empire en sont de bons exemples). Pour les autres séries télé, on essaie de plus en plus d’ajouter/transformer des personnages, initialement blancs, pour d’autres origines : asiatiques, hispaniques ou encore de peau noire.
Quel est le rapport avec Peaux de soie? Je trouve que c’est un roman qui ose élargir son horizon en dehors des frontières de notre province. Preuves à l’appui :
- Irène Wat : père Japonais et mère Irlandaise, un métissage qui peut être possible à Montréal.
- Vincent Bastianello : Québécois aux parents Italiens (allô, Saint-Léonard!).
- Chana Sombat : Thaïlandaise récemment immigrée au Québec, elle travaille la soie depuis longtemps grâce à son père qui est producteur et fait en plus affaire avec les Ferretti-Wat. Son histoire tient debout.
- Cosimo Ferretti : Italien born and raised, il est designer de mode et la soie est son principal matériau. Ses expériences et son parcours font en sorte qu’il est crédible qu’il se soit établi à Montréal pour sa femme.
Crédit : uproxx.com
Le personnage principal du roman est effectivement une Québécoise dite « de souche », mais elle comprend la réalité des gens aux origines diverses et n’en fait pas tout un plat. Leur présence est plausible dans le contexte de l’histoire et ne nous apparaît pas comme étant forcée. Au contraire, ça ajoute de la crédibilité aux relations d’affaires entre producteurs et designers. Dans la même veine, cet article sur Buzzfeed qui parle de l’écriture de personnages issus de minorités culturelles offre un propos pertinent sur la façon de le faire.
Même si j’ai l’air d’une white gurl en apparence, ça ne m’empêche pas d’apprécier la diversité sous toutes ses formes, qu’elle soit culturelle, sexuelle ou corporelle. All you need is love, qu’ils disaient!