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Perdre un être cher.

Josee Roy
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Perdre un être cher.
Crédit: Josée Roy

Mercredi matin, cours d’histoire de l’Asie du Sud, deuxième rangée, troisième siège. « Josée, grand-papa nous a quittés. »

Quelques semaines plus tard, j’étais assise au même endroit lorsque j’apprenais que le mari de ma tante avait perdu une bataille ardue contre le fucking cancer.

La semaine passée, c’est ma tante qui est partie subitement.

Finalement, mercredi, toujours assise au troisième siège de la deuxième rangée, ma prof lâche un cri perçant : sa belle-mère est décédée. 

On nous dit qu’ils sont sûrement dans un meilleur endroit. Non. Le meilleur endroit, c’est ici, assis à la table le dimanche pour souper. À notre mariage. À jouer à la cachette avec leurs futurs petits-enfants. À nous raconter, pour la millième fois, la fois où ils ont vu Ginette Reno au Provigo. 

Qu’ils soient jeunes, âgés, souffrants ou en parfaite santé, ce n'est jamais le bon moment pour vivre le décès d’un proche. 

Pour les funérailles de son mari, ma tante a demandé aux gens de se présenter vêtus de couleurs vives afin de célébrer la vie exceptionnelle de son partenaire. Justement. Le deuil fait aussi place à la célébration, afin d’apprécier la présence de ces gens dans nos vies. Ils nous marquent pour toujours. C’est ainsi qu’ils demeurent parmi nous : dans notre détermination, notre sens de l’aventure, notre bonté, notre joie de vivre, etc.

J’ai perdu ma grand-mère il y a quelques années. J’y pense encore presque tous les jours. Par contre, je suis contente de savoir qu’elle est toujours avec moi : elle se trouve dans mon rire éclatant, dans mon sens de l’humour et dans mes mains de cuisinière. Elle me visite lorsque j’enfile son tablier, celui qu’elle portait si souvent. En sachant qu’elle continue de vivre en moi, son départ fait un peu moins mal.
 

Crédit photo : Josée Roy
 
Le décès, ça change une perspective de vie en maudit. On prend le temps de s’attarder sur de simples gestes qu’on tient trop souvent pour acquis : on embrasse notre chum ou notre blonde un peu plus fort, on dit à nos parents qu’on les aime plus souvent, on donne un extra gros câlin à notre enfant. On prend de petites notes dans notre tête des faits et gestes qu'on aime chez ceux qu'on aime.
 
Pis on réalise que la vie, ben c'est précieux en maudit.
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