Aller au contenu
Lise Lavallée : « C’est moi la reine de la boxe! »
Crédit: Lise Lavallée

Un combat de boxe. Lise, assise dans l’assistance avec toute la candeur de ses 17 ans, est remarquée par un promoteur. Il est intrigué par le carnet de notes dans lequel Lise consigne ses observations sur le round en cours. Pensant qu’elle est journaliste, il demande à lire ses notes et lui dit, impressionné : « Ça t’intéresserait tu de devenir juge de boxe? ».

Pendant 13 ans, Lise Lavallée sera juge de boxe professionnelle. Une orientation vraiiiiiment pas destinée aux femmes à cette époque.
 


Lise au milieu des années 80, en compagnie de PINKLON THOMAS, ex-champion américain, catégorie poids lourds, de passage à Montréal à l'époque. La photo a été prise au Club de boxe Champions, à Montréal.
Crédit : Lise Lavallée

Blame it on l’absence de femmes dans le monde de la boxe (sauf si elles portent des bikinis et des pancartes) ou la pauvreté des milieux berceaux de la boxe (donc une éducation bof), mais quand Lise s’est présentée à son formateur, Daisy Green, 84 ans, il aurait parié son bonnet de Mickey qu’elle lâcherait après quelques semaines.
 

Ses preuves, elle a dû les faire deux fois plutôt qu’une. Surtout, elle a dû s’endurcir. Elle rentrait souvent en pleurs après un combat, choquée par les insultes et par la virulence des partisans. Son père lui disait de lâcher, que ce n’était pas fait pour elle. Mais un mélange d’orgueil et de pfff-ma-y-montrer-moé lui ont fait ravaler ses larmes et enfiler une armure de résilience qui, avec le temps, a fait d’elle une femme forte. Trois ans plus tard, Daisy Green la recommandait chaudement à des promoteurs de boxe professionnelle.

Malgré tout ça, elle s’est toujours considérée comme la plus chanceuse au monde de pouvoir voir un combat de boxe de si près : en tant que juge, son pupitre était collé sur le ring. Et cette passionnée du noble art déborde encore d’enthousiasme lorsqu’elle se remémore l’intensité des combats, les bruits des muscles qui accusent les coups et les filets de sang, de morve et de sueur qu’elle recevait en plein visage, imperturbable.
 


Crédit : Reaction Gifs 

Anecdote #AskHerMore : sur le plateau d’une émission française, on lui a demandé si elle favorisait les boxeurs qu’elle trouvait cutes. Oui, je sais, c'est exaspérant.
 


Crédit : Reaction Gifs

Fait intéressant : en travaillant dans le monde de la boxe, elle a constaté que ce sport était souvent une bouée de sauvetage pour les jeunes à problèmes. Au lieu de voler des sacoches de p'tites madames, ils tapent dans des sacs de sable et se plient à une discipline de fer de leur plein gré. À preuve, ce reportage de Jonathan Jobin

Pour Lise, si elle aime faire quelque chose, c’est son cerveau qui aime ça. Être un homme ou une femme ne devrait jamais être un gage de compétence et heureusement, elle l'a compris tôt. 


Lise aujourd'hui
Crédit : Sandy Hamilton
Plus de contenu