J’avais trop mis de tonnes de briques sur mes épaules. J’avais laissé les pensées-moustiques de l’anxiété envahir mon coco. J’étais naufragée de ma tête-labyrinthe.
En octobre 2013, j’ai fait une dépression.
Octobre, c’est un peu le pire mois de l’année pour entamer la longue bataille contre la tempête de la dépression. Cinq mois de grisaille climatique, ça n’aide pas son soleil intérieur, mettons! (À lire ici : hiver 2014, période la plus trash de ma vie.)
Même dans ma dépression, j’ai voulu être performante. J’ai commencé à prendre des antidépresseurs. J’ai vu des psychiatres, une psychologue, j’ai fait du yoga, bu des smoothies…
C’est comme si j’avais voulu mettre du liquid paper sur mon diagnostic.
J’avais toute la difficulté du monde à comprendre que j’étais malade. Dans ma tête de perfectionniste, j’avais échoué. J’avais honte.
Je me suis fait du mal. J’ai encore des cicatrices. Des cicatrices de guerrière.
Un jour, après 1000 heures d’écoute de l’album Apprentie guerrière de Fanny Bloom, j’ai accepté… À pas d’écureuil, j’ai recommencé à aller mieux.
Crédit : Grosse Boîte/YouTube
Après un an et des poussières de « Myriam ne va pas bien », j’ai voulu prouver à tout le monde que la funny-studieuse-travaillante-yolo jeune femme was back. J’ai arrêté de me confier et gardé la montagne russe de mes émotions secrète. C’est comme si je voulais que mon entourage ne voie que la plus-que-parfaite Myriam.
Je vais mieux, mais j’ai l’impression que je suis sur la cime de la pente glissante. Une poussée et mon crazy carpet dérape à nouveau.
Je prends encore les antidépresseurs. J’apprends à écouter mon moi intérieur (Oprah serait fière!) et à n’avoir plus honte de ce que je sens. Je suis devenue une matante de 22 ans qui ne boit pas et ne peut pas sortir trop tard parce qu’elle se fatigue.
Au plus profond de ma dépression, j’avais lu un texte de Carolane qui parlait de sa dépression. Il m’avait beaucoup aidé continuer ma bataille de Jedi.
La honte, c’est un monstre dégueu que l’on devrait chasser à jamais de nos têtes. C’est un peu pour ça (et pour m’aider moi) que j’ai voulu vous ouvrir un peu ma tête torturée, mais belle de sa folie.