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Vivre à deux aka comment faire passer la pilule à ses parents musulmans.
Crédit: Cindy Boyce
Petite anecdote.

Durant les fêtes, mon copain a loué une chambre au Château Frontenac, histoire que nous commencions du bon pied nos vacances TRÈS méritées. À notre arrivée à la chambre, il y avait dans l'entrée une bouteille de champagne et une lettre qui m'attendaient. À genoux, le copain s'est mis à me chanter la pomme (façon de parler) et moi, la Madeleine, je ne faisais que pleurer. Il m'avait fait la grande demande… celle d'habiter ensemble. HA!

Je ne peux pas vraiment lui en vouloir. Le setup était ultraromantique et j'ai vraiment passé un week-end de rêve. <3

Crédit : rhayas/Instagram
Fin de l'anecdote.

Donc, on a décidé de faire le grand saut. D'avoir notre petit cocon à nous. D'un côté, j'étais hyper-heureuse. De l'autre, j'appréhendais le moment où je devrais en parler à mes parents. Un peu comme cette fois où j'ai présenté mon monsieur à mon papa. J'ai attendu que les vacances se terminent. J'ai étiré le temps. Par peur. Encore. 

C'est que partir de la maison sans bague au doigt, c'est une chose. Fréquenter un québécois en est une autre. Déménager avec lui, sans mariage, c'est la cerise sur le sundae. Pousse, mais pousse égal, comme m'a dit ma très chère mère. Il m'a fallu beaucoup de temps et de courage pour tenter d'expliquer mon choix à ma génitrice. Pauvre maman! Elle est passée par toute une gamme d'émotions en 60 minutes top chrono. Qu'il ne soit pas musulman la dérange un peu. Que notre union ne soit pas officielle aussi. Les « Qu'en dira-t-on? » lui embrouillent le coco. Les apparences sont très importantes au sein de notre communauté. La pression qu'exercent nos pairs est forte et l'image que l'on projette compte pour beaucoup. Il est impensable de mettre l'honneur familial en jeu.  

Bref. La conversation s'est terminée sur ses sages paroles :  « Fais ce que tu veux, de toute façon, tu fais toujours à tête. »

Amen. 

Avec mon père, ça a été beaucoup plus simple, même si dans sa voix j'ai senti un soupçon de désappointement. Oh, well

Mes parents ne sont pas tant traditionnels, ni à cheval sur la religion. Ils ont leurs valeurs et ils ont à cœur que l'on respecte, mes sœurs et moi, notre héritage arabo-musulman. Et ça, je le comprends totalement. Sauf que nous sommes en 2015. Malgré ma profonde envie de me marier, je ne vais pas attendre après une alliance pour emménager avec chéri. Je ne veux pas non plus qu'il change son fusil d'épaule. Je l'accepte comme il est, avec ses croyances. Pour moi, cela ne change rien ni à notre amour, ni à notre futur à deux. Avec le temps, j'ai compris que je ne voulais pas perpétuer cette mentalité. J'ai adapté ces valeurs à ma vie. Je n'en veux pas à ma mère d'être aussi réticente. C'est correct. Je sais qu'elle va se faire tranquillement à l'idée. 

En attendant, je me concentre sur cette nouvelle étape qui arrive et je fredonne ce petit mantra que j'ai volé à Pierre Lapointe : « Et je me répète comme une petite prière que notre amour sera la plus belle des maisons*. »

Avez-vous déjà eu de la difficulté à faire respecter vos choix de vie à vos parents?

*Paroles tirées de sa chanson La plus belle des maisons.

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