Je suis tombée sur un très intéressant article dans le The Guardian, intitulé Madonna: How the control queen lost her touch when media went social. D'abord : ouch pour le titre. L'auteur, Peter Robinson, a toutefois soulevé des points très pertinents.
Vous souvenez-vous de la dernière fois que Madonna a été dans les médias pour un bon coup? Moi, difficilement. Elle avait comparé le piratage de son dernier album à du viol (très ordinaire), elle avait utilisé le hashtag #disnigga sous une photo instagrammée de son fils et maintenant, elle est accusée de s'approprier des icônes des droits civils pour la promotion de son prochain album. Ouf…
Crédit photo : Madonna / Twitter
Perso, jamais je n'appuierai ceux qui disent qu'elle est trop vieille (ou trop ci ou trop ça) pour l'art qu'elle pratique. Ces reproches sont inutiles et inappropriés, surtout quand peu de médias s'insurgent que les nouvelles it girls sont maintenant des mannequins de 15 ans. Ma déception avec Madge, c'est plutôt que musicalement et culturellement, elle a vraiment perdu son savoir-faire.
Crédit photo : Madonna / Instagram
J'ai lu de bons commentaires sur ses morceaux à paraître, mais la liste de collaborateurs pour Rebel Heart me laisse une immense impression de déjà vu. Kanye West? Nicki Minaj? Avicii? Diplo? Ayoye. Lointaine est la période où Madonna nous faisait découvrir des producteurs, des styles et des sons. Je ne veux pas être plate, mais je crois que Confessions on a Dancefloor est la dernière œuvre excitante qu'elle a offerte. Maintenant, elle met de l'avant des artisans qui ont déjà fait leurs preuves… Ce n'est pas un bon signe. Comme écrit Robinson : « Many of Madonna’s fans, who once had revelled in the star’s ability to make an older generation huff, tut and shake its collective head, have now turned into their own parents: they’re not angry with Madonna, just disappointed. » Ouch, encore.
Mais revenons à sa maladroite utilisation des médias sociaux. Après la réaction des gens sur l'utilisation de portraits de Martin Luther King à Bob Marley, elle a offert ceci comme « excuse » :
« I’m sorry
I’m not comparing my self to anyone
I’m admiring and acknowledging there Rebel Hearts
This is neither a crime or an insult or racist!
I also did it with Michael jackson and Frida Khalo and Marilyn Monroe
Am I saying I am them
NO
I’m saying they are Rebel Hearts too.
And
I didn’t do it
My fans did
And I just re posted those photos
My fans aren’t racist either
If they put me in the same category as these other people
Thank you. I’m very flattered and I hope one day to live up to 1 100th of what those people accomplished. »
Bon, merci à M de préciser qu'elle n'avait pas l'intention de se comparer à tout ce beau monde, mais elle ne peut pas vraiment nier son stratagème qui était d'utiliser des icônes sociales et culturelles pour la promotion d'un album pop. Étant habituée de call the shots, Madonna doit en effet se gratter la tête pour essayer de comprendre comment les nouveaux médias fonctionnent. D'abord, les gens sont de plus en plus familiers avec les techniques de promotion, alors ils savent reconnaître un coup de marketing quand ils en voient un. Aussi, en général, la population est plus sensible face à l'appropriation culturelle, ce qui était moins le cas dans les années 80 et 90.
Mais là, ça commence à être pathétique de traiter de haters tous ceux qui soulèvent que sa campagne est problématique ou critiquent son utilisation de termes racistes. C'est ça aussi les médias sociaux.
Ses comptes Twitter et Instagram sont à quelque part entre ça :
Crédit photo : Brightest Young Things
Et ça :
Crédit photo : Reddit