Dernièrement, j’ai réalisé que j’avais un beau pattern d’adultère : j’ai pas mal trompé tous mes ex.
Quand je me demande pourquoi, plus de questions que de réponses me viennent en tête. Besoin de séduire? Relations qui battaient de l’aile? Besoin d’aller chercher ailleurs ce que je n’avais pas dans mes couples? Peur de l’engagement? Vengeance lorsque le gars n’était pas correct avec moi?
Un peu de tout ça? Peut-être. Et si c’était autre chose?
Ce que ces relations avaient toutes en commun, c’est qu’elles étaient sur le point de s’éteindre. Comprenez-moi bien, je ne suis pas en train de faire ma propre apologie ou des classifications d’adultère, du genre : « Tromper quand tu ne veux pas le quitter ce n’est pas correct. Ou quand t’as des enfants, c’est mal. Mais à la fin d’une relation, c’est OK. »
Je pense que c’est toujours parti d’un problème ou d’une quelconque vision erronée de l’amour, de l’engagement et de ce que devrait être une relation, même si je savais très bien, à l’époque, que dans pas mal tous les cas, la fin approchait.
J’ai toujours été très critique envers moi-même, mon attitude et mes couples. Je pense que j’ai toujours été consciente de mes qualités et de mes défauts. Surtout de mes défauts. Et de ce que je ne voulais PAS être pour mes couples. Je pense même que j’ai presque toujours été une bonne blonde. Eh oui. Pour moi, tromper, ça a toujours été un point de non-retour. Pourquoi en être arrivée là?
Une hypothèse qui m’a déjà traversé l’esprit, c’est que je pratiquais un peu un sabotage inconscient de mes relations. Comment me sortir de quelque chose qui ne me convenait pas? En trompant. D’où le non-retour. Je le savais, en quelque sorte, que ça n’allait pas. Du déni, peut-être. Mais c’est une réponse simple, je trouve.
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Pourtant, je pense que je suis une fille « près de ses émotions », à la recherche de vérité et du « petit plus » entre deux personnes. Je refuse la routine, je refuse les inégalités dans un couple, je refuse d’être comme tout le monde ou de passer à côté de quelque chose. Comme dirait l’autre : « Je veux tout. » J’ai toujours cherché à communiquer le plus possible dans un couple, à ne pas laisser traîner les problèmes, à parler ouvertement à l’autre de mes difficultés. Mais inévitablement, quelque chose a toujours fini par manquer. Je suis toujours passée à côté, comme si j’empruntais la mauvaise sortie.
Récemment, je me suis mise à peser le pour et le contre de plusieurs situations. Par exemple, c’est vrai que séduire, c’est bien. Mais la première fois, ce n’est que la première fois. Est-ce que j’ai plus à gagner d’une saine relation à long terme, même si ça implique de sacrifier « les premiers instants »? Oui. Parce qu’à ce compte-là, on peut bien passer le reste de sa vie à vivre « les premiers instants » avec le reste de l’humanité. On est 7 milliards, donc on en a pour un bon petit bout!
Est-ce que tout recommencer ou tout abandonner pour rien, ce n’est pas fuir? Ce n’est pas pathétique? Est-ce que ça ne mène nulle part? Oui, évidemment.
Mais je pense que ce n’est pas ça, la réponse. Parce que tout ça, je le sais depuis longtemps.
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Est-ce que c’est mieux ailleurs? Non. Enfin, quand ça ne marche vraiment pas dans un couple, ça ne sert à rien de poursuivre, c’est évident. Mais quand ça marche, pourquoi vouloir aller ailleurs? On peut tu juste, un instant, arrêter de chercher? Arrêter la maudite « quête »?
Rien n’est parfait, dans la vie. On parle beaucoup d’acceptation de son corps, ces temps-ci. Qu’il faut se trouver belle et s’aimer. Je pense qu’il faut aussi « accepter sa vie », quand elle va bien. La trouver belle. Quand on est avec quelqu’un qu’on aime. Quand on l’aime aussi. Faut se dire qu’on est chanceuse. Surtout, il faut penser à ce qui s’en vient. Se donner le droit de regarder en avant et non de « chercher l’erreur ».
La psychopop nous fait tellement peur, avec les « Il ne veut pas s’engager », les femmes viennent de Mars, les hommes de je ne sais pas où, faut pas faire ci, faut pas dire ça, faut penser à l’autre, faut penser à soi, les gars veulent ci et ne veulent pas ça… EILLE, J’AI TU LE DROIT DE RÊVER À UN CONTE DE FÉES AVEC LE GARS QUE J’AIME, SACRAMENT???
Que ça arrive ou non, pourquoi je ne me permettrais pas ça? Le rêve, est-ce que ce n’est pas ça, au fond, qui nous fait avancer? Qui nous donne espoir? Qui nous fait passer l’éponge? Qui fait en sorte que ça marche?
Pourquoi je ne me donne jamais le droit d’échafauder des projets?
Ouais, je pense que c’est ça : je ne me suis jamais donné le droit de rêver. Je suis allée directement voir ailleurs. C’est ça, la réponse.
J’ai toujours trouvé que ça faisait trop « fille », parler de ça, des projets de couple. De l’avenir. FUCK IT. Maintenant, laissez-moi vous dire que mon chum le sait, quel prénom je donnerais à ma fille si j’en avais une ou la couleur que notre chambre à coucher va avoir, quand on ira vivre ensemble. Je l’ai trouvé, mon ciment. Ce sont ces petites choses simples qui nous aident à construire une relation. Et qui nous retiennent de ne pas la détruire.
Maintenant, la question qui tue : pourrais-je pardonner un adultère?
Je ne crois pas. Je pense, hélas, que c’est un constat d’échec. Mais c’est ma vision et je sais que des couples ne voient pas ça du tout comme moi. Il y a quelque temps, j’aurais peut-être répondu par l’affirmative. Mais j’ai évolué par rapport à ça et je ne tiens pas du tout à être plongée à nouveau là-dedans. Je ne veux pas le refaire, je ne veux pas qu’on me le fasse. Je veux construire quelque chose et en profiter.
Je ne m’étais jamais vraiment demandé qu’est-ce qui m’avait menée à ça. Je pensais que c’était un peu normal ou inévitable. Pas que c’était correct, mais que tous les couples y étaient exposés, à un moment ou à un autre. Je pensais que c’était une façon de « rejeter » quelque chose pour vivre une autre chose. Une sorte de substitut.
Je ne veux plus de substitut. Je veux la vraie affaire.
Je. Veux.
Est-ce que ça peut arriver à tout le monde, gars ou fille, peu importe la relation qu’on a avec son chum ou sa blonde? Sincèrement, je ne le sais pas. Je ne suis pas tout le monde. J’aimerais pouvoir donner une réponse ou des trucs pour éviter ça, mais je n’en connais pas.
Je pense qu’il faut être honnête avec soi et avancer, c’est tout. Moi, je me donne le droit de rêver.
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