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La déesse des mouches à feu : ceci n’est PAS une lecture de Noël.
Crédit: nightlife.ca

Comme d’habitude, le livre du mois prochain avant toute chose : Mauvaise foi, de Marie Laberge. C’est l’un des trop nombreux livres que je me suis procurés au Salon du livre il y a quelques semaines. J’ai tellement hâte de mettre le nez dedans, je ne me contiens plus! Ne descendez pas plus bas que l’image pour éviter les spoilers, SVP.
 

Crédit photo : marielaberge.com

 
J’ai entendu parler de La déesse des mouches à feu durant toute l’année 2014. Je l’ai FINALEMENT lu le mois dernier, et je n’ai pas été déçue! C’est une lecture avec un côté vraiment sombre, mais pourtant légère et innocente à la fois. Légère dans le sens que le personnage principal de l’histoire, Catherine, est une adolescente de 14 ans, avec des préoccupations qu’on peut qualifier de « normales » pour son âge : les garçons, rébellion envers l’autorité, désir de plaire et de fitter dans la bonne gang… C’est aussi (assez) heavy, parce que la drogue et la dépendance qu’elle entraîne sont d’une tristesse qui pogne dans les tripes, surtout à cet âge. Le suicide, ce n’est jamais léger non plus…
 
Le livre commence (et se termine) avec l’anniversaire de Catherine. J’aime que l’action soit campée pendant un an et pas plus. C’est une ouverture sur cette portion de la vie de l’héroïne, et je ne crois pas que lui fournir un passé et un futur détaillé servirait l’histoire. La façon dont Catherine nous donne des bribes d’informations sur son entourage contribue à l’ambiance un peu nébuleuse du roman : on se fait une idée dans quel genre d’environnement elle évolue, mais c’est toujours un peu flou.

 

Justement, les personnages et événements qui sont présentés au fil de l’histoire poussent continuellement Catherine vers le dark side de la vie : la famille (dysfonctionnelle) qui éclate, déménagement et changement de quartier, tiraillement entre ses parents, nouveaux amis, découverte de la drogue…
 
En parallèle, notre héroïne lit le livre Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… qu’elle a reçu à sa fête (charmante famille indeed) et qui a assurément une influence sur son rapport à la drogue et ses autres premières expériences. Quand j’étais ado, j’ai eu une expérience similaire avec le roman L’herbe bleue que ma mère m’avait prêté. Je crois par contre que la différence réside dans la présentation de ces choses : ma mère a toujours été très ouverte et m’a toujours encouragée à faire mes expériences de façon safe, ce qui n’est pas le cas de Catherine.
 


Crédit photo : rebloggy.com

 
Catherine ne fait pas attention : elle vit au maximum dans le moment présent, sans considération pour le futur. En fait, je ne crois pas qu’elle envisageait le futur autrement, jusqu’à ce que son chum se suicide. Je pense que c’est là qu’elle a réalisé l’ampleur de ses sentiments pour lui, mais aussi la fragilité de la vie et comment ses actions peuvent prendre une tout autre tournure en claquant des doigts. Même si elle continue à prendre de la drogue et à triper avec ses amis, j’ai l’impression qu’elle ne s’y abandonne plus complètement parce qu’elle veut rester consciente de ses actes.
 
Finalement, le langage qui compose le roman est de loin la chose la plus importante de l’histoire, ce qui lui insuffle toute sa singularité. Je n’ai jamais mis les pieds au Saguenay de ma vie, mais je viens de la campagne. Les expressions sont différentes, mais ajoutent une couleur unique à un discours. Je peux facilement m’imaginer utiliser « être quotiente » ou encore « la truie » pour le poêle à bois, comme j’utilise encore « évacher » et « prendre son gaz égal ».
 
Avez-vous apprécié La déesse des mouches à feu? Est-ce que c’est le style de roman qui vous attire habituellement?

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