Aller au contenu
Interview nous offre des filles saoules mortes en édito et c’est VRAIMENT raté.
Crédit: http://www.interviewmagazine.com/fashion/pretty-wasted

Ce mois-ci, le magazine Interview (fondé en 1969 par nul autre que Andy Warhol) nous présente un éditorial mode intitulé Pretty Wasted par le photographe Fabien Baron. Le shoot met en vedette des mannequins toutes de glamour vêtues, mais complètement saoules mortes. 

Attachez vos g-strings avec de la broche, parce que Monsieur Baron essaye d’être edgy.
 


Crédit photo : Fabien Baron/Interviewmagazine.com

Premièrement, une chance qu’il y a le mot « wasted » dans le titre de l’éditorial, parce qu’à première vue, elles ont carrément l’air mortes. On dirait des photos prises par les auteurs d'un viol collectif le soir d’un bal de finissants. On dirait des filles laissées pour mortes dans un endroit tellement dégueulasse qu’elles ne seront pas retrouvées avant des semaines.

Remercions la styliste d'avoir habillé tout le monde avec des bas collants, parce que sans ça, l’association avec le viol aurait été encore plus évidente. 


Crédits photo : Fabien Baron/Interviewmagazine.com

Je sais qu’aujourd’hui, tout a été fait et que les artistes explorent les extrêmes afin de se démarquer, mais dans ce cas-ci, ça sert à quoi?

Est-ce que ce shoot met bien en valeur les vêtements? Non. Et si j’étais le designer d’une de ces robes, je serais furieux de voir ça (shame on you Prada, Marc Jacobs et Donatella Versace). 

Et est-ce que le shoot met en valeur les mannequins? Non plus. Je me demande si elles savaient dans quoi elles s'embarquaient en étant engagées pour ce projet, et j’ose espérer qu’elles ont au moins été bien payées.

Au final, est-ce que cet éditorial nous donne envie d'acheter les vêtements présentés? Je ne croirais pas, et personnellement, ça me donne même envie de break up avec Interview. Pour toujours. 

(Je me croise les doigts pour que ce ne soit pas l'édition avec Shia LaBeouf.)


Crédits photo : Fabien Baron/Interviewmagazine.com

Le pire, c'est que le concept initial aurait pu fonctionner. Ça aurait pu être amusant de présenter des filles ben cocktail dans un 5 à 7, avec le chignon qui tombe du mauvais bord. En fait, l'idée de présenter de façon caricaturale le côté un peu moins glam des grandes soirées fancy de l'industrie aurait été le fun, peu importe le sexe des mannequins. J’aurais gigglé. Par contre, un shoot qui glamourise l’abus d’alcool, la violence et l'exploitation subie par les femmes, c'est pas drôle pantoute. Pis ça me laisse un goût bizarre dans la bouche.

Il n’y a pas grand chose qui me dérange dans la vie. Mais ce shoot-là, je ne comprends pas. C’est totalement inutile : il n’y a pas de message et on n'y accomplit pas la fonction première d'un éditorial mode.

C’est uniquement pour le shock value, pis ça me fait chier. 

Interview, tu me déçois complétement. 

Plus de contenu