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Le cas Jacqueline Laurent-Auger ou les dangers de la tendance soft-sexu.
Crédit: Virginie Pelletier

En juillet dernier, une enseignante du collège Jean-de-Brébeuf a été licenciée. Depuis 15 ans, Jacqueline Laurent-Auger enseignait le théâtre dans cette école privée d’Outremont. Ce qu’on lui reproche? Avoir joué dans quelques films européens à caractère érotique (très soft) et ce, il y a plus de 40 ans. À l’époque, la jeune femme finançait ses études à Paris. Certains de ses élèves seraient tombés sur les images incriminantes et la direction n’a pas trouvé de meilleur moyen de gérer la situation. Je ne suis pas la seule à trouver l’histoire un peu ridicule.
 
On parle donc d’une femme de 73 ans qui se fait remettre dans le visage un début de carrière un peu osé pour lui faire comprendre qu’elle n’est pas le genre de modèle que l’on veut offrir aux jeunes. L’établissement aurait pu voir là une occasion de parler ouvertement de sujets auxquels les jeunes sont de toute façon déjà confrontés, comme la sexualité et le respect, la pornographie ou l’érotisme dans l’art. Mais on préfère se mettre la tête dans le sable et éloigner le problème. Je pensais qu’en 2014, on saurait faire face à une telle situation.
 
J’ai de la misère à comprendre quel est le message que la direction veut envoyer à ses élèves. Si on voit son enseignante nue ou dans un contexte sexuel, est-ce qu'elle (ou il) n’a plus d’autorité? Est-ce que la valeur de l'enseignante, comme individu et comme modèle, s'en voit amoindrie? Est-ce que le slut shaming est socialement acceptable?

Au final, 15 ans d'expérience en enseignement ne valent plus rien lorsqu'on découvre qu'une enseignante a un passé considéré comme inapproprié (genre, avoir été actrice dans un film érotique).

Ai-je raison de me demander si le résultat aurait été le même dans le cas où il s’agissait d’un homme?

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