La culpabilité du voyageur, ou pourquoi j’assume que je suis une mauvaise touriste.

J'entends souvent dire que les jeunes d'aujourd'hui sont donc plus chanceux, plus paresseux ou plus ingrats que les jeunes d'hier. La réalité de la jeunesse évolue avec le temps, mais on dirait que peu de gens sont capables d'établir le parallèle entre l'évolution des privilèges et celle des responsabilités. M'enfin…

Je vous parle de ça parce que c'est quelque chose que j'ai expérimenté après mes voyages. Oui, on est la première génération de Québécois chez qui le voyage est presque généralisé. Et moi, je trouve que c'est culpabilisant. C'est culpabilisant parce que #lesgens sentent toujours le besoin de me faire sentir que « j'suis donc ben CHANCEUSE ». Je ne suis pas chanceuse, j'ai fait le choix de travailler pendant un an et d'économiser pour financer mon voyage.

                                     
                                                       Crédit gif : twistedsifter

Je blaguais souvent avec ma partner de voyage en disant qu'on était de mauvaises touristes, parce qu'on haïssait ça faire les choses que tout le monde conseille, qu'on dormait tard le matin et que ça nous arrivait de passer une journée complète à ne rien faire parce qu'on avait trop bu la veille (maudites bières à 1 $). On ne regrettait jamais quand on se levait à 4 h du matin pour visiter un temple ou aller en expédition de kayak, mais on n'avait toujours l'impression de le faire pour être des bonnes voyageuses, pas parce que ça nous tentait pour de vrai. 

Il y a des voyageurs qui aiment ça se lever tôt, aller faire 20 000 activités pis TOUTE voir. C'est parfait comme ça. Mais dans le fond, ce qui est beau avec les voyages, c'est ce qu'on en apprend sur soi-même. Pis si vous apprenez que vous n'aimez pas ça visiter des temples, c'est OK. Pour vrai. Si vous passez vos soirées sur Facebook au lieu d'aller voir un show de danse traditionnelle, c'est aussi votre choix et vous avez le droit parce que c'est VOTRE voyage. Je ne vous dis pas de ne pas sortir de votre zone de confort de temps en temps, mais un voyage, ça ne dure pas assez longtemps pour passer son temps à se sentir mal. Un moment magique c'est un moment magique, que ce soit au top d'une montagne ou en se réveillant à 5 h du matin dans un autobus pour être témoin du plus beau lever de soleil ever sans même l'avoir planifié. 

          
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