Malgré mes connaissances rudimentaires en géopolitique belge, j'ai eu vent des quelques tensions qui sévissent au pays de Tintin. Comme partout dans le monde, me direz-vous. Dans ce cas précis, l'association flamande Femmes contre l'islamisation a fait une publicité présentant une sénatrice du Vlaams Belang, un parti politique très conservateur au passé raciste. On la voit de dos, jupe retroussée, chaussée d'un escarpin vertigineux vraisemblablement de marque Louboutin, selon la semelle rouge. À différentes hauteurs sur sa jambe, des indications du genre « conforme à la charia », « conforme au Coran », « pute », « lapidation » et etc.
Voici ce que ça donne.
Christian Louboutin furieux d'être associé, malgré lui, à cette campagne, a entrepris un recours en justice pour empêcher les affiches de circuler. L'association derrière cette campagne trouve quant à elle que Louboutin exagère.
On comprend que Louboutin ne veuille pas se voir associé à un sujet aussi délicat, ni à un parti politique controversé. Aux fins de discussion, je me suis fait l'avocat du diable:
À supposer qu'il n'y ait rien d'illégal dans cette publicité, à partir du moment où un créateur rend son oeuvre publique, qu'il la vend, qu'elle est achetée, jusqu'où peut-il aller pour contrôler l'utilisation qui en découle?
Dans une vie pas si lointaine, j'ai travaillé en politique. Personnellement, j'aurais présenté un statement laconique disant ne pas avoir voulu froisser le créateur, j'aurais photoshopé la semelle d'une autre couleur et voilà! Fin de l'histoire, pas de tribunal, les médias n'en parlent plus, on passe à autre chose. Dans ce cas-ci, le parti en question est prêt à aller défendre son point devant le juge. La cynique en moi se dit que la visibilité que procure cette bisbille à la sénatrice du Vlaams Belang et l'association Femmes contre l'islamisation fait probablement leur affaire.
Qu'en pensez-vous?