Aujourd'hui, ça fait 2 ans, jour pour jour, que je suis atterrie en terre allemande. D'abord à Francfort, puis 24 heures plus tard, à Berlin. J'ai envie de vous raconter le comment du pourquoi de mon départ, de ce qui me fait encore swooner à Berlin et de mes occasionnels moments de nostalgie.
Mon parcours a commencé un peu comme celui de l’amie de Mylène : par le béguin! C'est l'histoire d'un gars rencontré platoniquement en 2004, comprends-tu. Petite correspondance pendant quelques mois, puis plus rien pendant 6 ans. Un beau jour d’automne en 2010, le contact reprend et commence le festival du « on aurait donc dû/pu/voulu ». Puis, suivent les longues heures sur Skype. Les nuits devant l'ordi, à vivre dans un genre de no man’s land du continuum spatio-temporel.
Début 2011, je débarque à Berlin pour revoir l’homme en vrai. Ça clique toujours. Je prends la décision de quitter ma province en septembre 2011.
Sauf que ça n’a pas duré. La vraie vie n’a pas été à la hauteur de mes attentes. Ou mes attentes n’étaient pas fondées sur la vraie vie, va savoir. J’ai décidé de rester ici, malgré le fail de mes amours au pays du danke schön.
Je me rappelle mes premiers trajets dans le métro. Je regardais partout, pas capable de lire ou d’écouter ma musique. J’étais flabbergastée en permanence : la face bizarre du monde, le paysage semi-soviétique, les bruits, le nom des rues (essaie de dire ça, toi, Kurfürstenstraβe).
Et sans m’en rendre compte, c’est devenu familier. J’ai commencé à donner rendez-vous à mes amis à la U-Banhof Schlesisches Tor au lieu de la station Henri-Bourassa. Ça change pas le monde.
Sauf que…
Ça change ben des affaires. Mon cercle social back home s’est purifié : la fille à qui je parlais 2 fois par année dans des partys awkward, bien, elle et moi c'est fini! J’ai aussi changé de linge, influence européenne oblige (on s’en est déjà parlé ICI)!
Mais le plus traumatisant, c’est que quand je rentre chez moi le soir (à 7h du matin, merci aux bars qui ne ferment jamais!), je ne mange plus de poutine, mais un döner.
Je m’ennuie surtout de choses insignifiantes. Un dîner presque parfait. Le St-Hubert. Le Winners. Le Miss Villeray. Les gens qui s’excusent tout le temps. Le Jean Coutu. Le Méli Mélo sur Jarry. Le Clamato. La neige.
Mais ici, je suis chez nous. Pis c'est pas pire pentoute. Je travaille dans le merveilleux monde des startups, je bois du vin à 3 piasses la bouteille et quand je reviens à Montréal, je me sens comme une star d’un soir. Oui, j’en pète de la broue!
Est-ce que vous vous sentiriez bien ailleurs que chez vous? Ça vous dit quoi, l’exil?