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Plaidoyer pour avoir le droit de faire de l’Internet même si c’est pas comme vous le pensez…

Hier, le petit chum de Carolane nous a namedroppé dans un article, sur MSN.ca (ici). Parmi plein d'affaires, il disait qu’on fait des belles statistiques et ce, malgré notre manque de moyens. Durant la même journée, le journal Voir a publié ses stratégies de survie d’adaptation, genre (ICI).

Fallait s’y attendre : les mêmes douze personnes de mon feed Facebook qui sont TOUJOURS en train de donner leur opinion sur le fait que le web (et surtout les blogues de mode), c’est de la marde (douce ironie, tout de même), ont toutes réagi en même temps. Et voyons donc! LE VIRAGE WEB DU VOIR! OMG! PARLER DE RAD-CAN PIS DU WEB.

Seigneur. Je suis tellement tannée de ce discours-là.

À la lecture des deux textes, je me suis mise à penser à ce qui nous pousse, depuis deux ans et demi, à worker notre ass off pour faire du contenu à tous les jours. Beau temps, mauvais temps. Et même si c’est pas payant. Le crew de gestion de TPL (Marie-Hélène, Joëlle, Carolane et moi) ne vit PAS des revenus du blogue. Je mens : je suis la seule à en vivre, mais c’est parce que mes parents m’ont toujours aidé pendant que j’étais à l’école (aka maintenant) et que je vis encore comme une étudiante –  avec les dettes, les épiceries sketch et les paiements en retard.

TPL, c’est du temps partiel qu’on fait à temps plein, c'est nos sideline jobs qui nous passionnent et qui nous poussent à devenir le blogue de mode le plus fuuuuun du Québec. J’ai jamais chialé sur ma position et je ne le ferai jamais. Elle me permet de faire ce que j’aime le plus sans qu’on essaie de me mouler à un style qui ne me plaît pas.

Et oui, on roule grâce à une équipe de collaborateurs bénévoles qui écrivent chaque semaine des textes pour nous gratuitement. On leur tord pas de bras, ils le font (j'espère) parce que l'expérience et le projet sont le fun. 

Je comprends les gens qui souhaitent que tout reste comme avant, mais ça marche pas de même. Il y a 5 ans, trouver un panier bio à Montréal, c’était pas facile. Cette année, je reçois mon panier à toutes les semaines et je me gâte avec un Tagada de temps en temps. Le tout s'est fait comme on fait fondre du beurre dans la poêle : facilement. 

Le web, ce n’est pas payant. Si tu choisis de faire ça, tu dois le faire pour les bonnes raisons. Je ne serai jamais riche grâce à TPL, mais je vais toujours faire la chose que j’aime le plus et je parlerai toujours avec mon coeur. Et mind you, je n’ai jamais pu payer mon loyer en crème hydratante gratuite, non plus.

Ce qu’on souhaite faire avec notre blogue, c’est aider les gens à réfléchir sur certains enjeux qui nous touchent, les aider à matcher leur robe de bal avec des shoes et HURLER que certaines tendances sont dégueulasses. Parce que c'est comme ça qu'on vit au quotidien et on a l'impression que ça rejoint les filles de notre âge. 

Si TPL a autant de succès, c’est parce qu’on répond à un besoin. D'après moi, ce besoin n'est pas de vous prendre pour des connes tout en parlant différemment de mode. On n'est pas des journalistes, on est des blogueuses qui veulent partager ce qu’elles pensent (et je parle au nom de toute mon équipe). CE N'EST PAS LA MÊME CHOSE. C'EST COMME DEUX ANIMAUX DIFFÉRENTS, GENRE. Et si on réussit, c’est qu’on doit combler un vide quelque part. Il y aura toujours des gens pour lire des projets comme le nôtre. TOUJOURS. Il faut juste arrêter de concevoir la sphère médiatique comme quelque chose de sacro-saint qui ne bouge pas… 

Arrêtez donc de nous comparer à Radio-Canada en terme de qualité de contenu. Arrêtez donc de dire que le web, c'est doooooon' ben de la marde. Arrêtez donc de faire comme si on voulait voler la place des journalistes. J’ai, personnellement, jamais fait de pige payée pour un imprimé parce que j’ai pas envie de le faire. Le web, c'est là où je me sens bien. Ce n'est juste pas la même chose. Des pommes pis des oranges.

EN TOUT CAS.

J’avais juste besoin de me vider le cœur. Merci de me lire, de nous lire et de nous motiver à continuer encore et encore!

Signé Josiane, la fille enceinte avec trop d'émotions pour juste un corps!

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