Aujourd’hui, je vous présente un film qui est vraiment 2010, mais on s’en fout parce que ce documentaire compte parmi les petits bijoux cinématographiques qui nous font réfléchir sur nos jugements de valeur, à la fois personnels et sociaux.
Inspiré par divers matériaux pour construire ses œuvres, l’artiste Vik Muniz établit un tout nouveau concept pour la mise en scène du documentaire Waste Land. Transporté dans les bidonvilles de Rio de Janeiro, l’artiste se donne trois ans pour effectuer des œuvres à échelle humaine, soit des photographies des ramasseurs de déchets.
La technique est complexe : Muniz et les catadores récupèrent des milliers d’ordures afin d’établir la mise en scène des portraits.
Visuellement plus parlant, voici un exemple d’œuvre réalisée dans le cadre du projet :
Plus le projet avance, plus les liens entre l’artiste et les catadores se renforcent. Ainsi, le projet artistique de Waste Land prend une tout autre dimension, palpant le désespoir et la dignité des cueilleurs de déchets. Non seulement les spectateurs et l’artiste s’attachent à ces travailleurs des dépotoirs, ils plongent directement dans leurs vies (une vie dématérialisée).
Waste Land propose donc une réflexion sur la notion de responsabilité d’un artiste envers son environnement et du pouvoir de l’art sur sa société. Une introspective plus personnelle entre également en jeu : les récepteurs viennent à se questionner sur l’importance de la matière dans une société de consommation comme la nôtre.
Sur ce, je vous laisse à la bande-annonce tout en vous assurant que ce film ne vous laissera pas indifférents.