Ça fait une semaine aujourd’hui que je suis en vacances. Je compte déjà les jours sur le calendrier. Oui.
…
Ça fait une semaine que je suis en vacances, et pour être franche, ça ne se passe pas très bien.
Je suis nulle pour les vacances. L’oisiveté, ça m’angoisse. Et le luxe des heures perdues, ça me déprime. Je préfère rêver à mes congés entre un espresso englouti à la hâte et le cliquetis effréné de mes touches d’ordinateur. C’est donc bien malgré moi que je suis en vacances.
Du moins en « genre de pseudo vacances ». Vacances à temps partiel, mettons. Quelques engagements hebdomadaires, mais plus rien qui m’oblige à régler mon cadran à 7h30 AM, du lundi au vendredi. Alors que j’ai l’habitude de chercher du temps comme un poisson qui frétille sur le quai en suffocant, me voilà bien embêtée d’avoir autant d’heures sur les bras… et si peu de choses pour les meubler.
…
Je suis vraiment très poche. J’écris des affaires, je lis des affaires, j’écoute des affaires. Je peux lire tous ces journaux que je n’ai pas le temps de lire, écouter ces émissions de radio que je devrais écouter davantage ; j’ai même écouté la télé, avant-hier!
J’ai écouté Pénélope (c’est vraiment malaisant comme talkshow, hein?), après ça j’ai écouté La guerre des boutons. J’ai eu envie d’apprendre à danser le River Dance, ou devenir alcoolo (c’est selon, quand on parle d’Irlande). Après, j’ai écouté Les Docteurs et je n’ai absolument rien appris d’intéressant sur mon transit intestinal. J’ai même poussé l’exercice télévisuelle jusqu’à Connivences, le quiz de Sébastien Benoit. Les candidates étaient vraiment poches. Moi je savais les réponses – en tous cas vraiment plus que les deux madames de la Beauce.
Bref, j’ai écouté la télé. Je n’écoute jamais la télé. Je comprends pourquoi, je pense.
J’ai pris mon temps, aussi. Trop mon temps. Je me suis réveillée à midi, le petit Monsieur était parti. Quand le petit Monsieur est revenu, j’étais encore devant la télé (j’avais lu mes journaux et été m’acheter un sundae entre temps, mais j’avais pas lâché ma télé). J’avais tout le temps de cultiver mon cerveau mou par la fatigue, mais c’était même pas drôle de le faire comme ça, sans pression…
Ça m’énerve de déguster les petits plaisirs en toute impunité. Ce que j’aime, dans le fait de prendre mon temps, c’est de me dire que je vais être dans la merde dans les heures qui vont suivre parce que, justement, j’aurai pris mon temps. Je veux pas prendre mon temps impunément : on s’en fout de prendre son temps impunément! Le temps, c’est pour les clochards et les gens qui manquent d’ambitions. Les retraités, aussi. J’ai tu l’air d’une retraitée? J’ai 20 ans, sti! Vous voyez, je me mets à penser n’importe quoi quand j’ai trop de temps.
Cela étant, hier, je me suis prise en main et je me suis dit : fais une femme active de toi, pleinement en contrôle de son statut de vacancière.
Je suis allée au Yoga. Bikhram, pis toute. Je me suis dit que me liquéfier ne me ferait probablement pas de tort. Une chute de pression, ça remet les idées en place! J’ai failli mourir trois fois. C’est parfait, remarque! Moi qui voulait pimenter mes journées. Ouais, j’ai vraiment aimé mon yoga. Je me sentais comme une perchaude huilée dans une poêle à feux doux, mais ça purifie. Et comme me l’a fait remarquer une amie : « Des dreads pis de la vapeur : c’est tout ce que ça te prend, au fond! »
Cela dit, pour les dreads, pas sûre que le comité éditorial de TPL serait d’accord (note du comité : OH QUE NON, FILLE.) ; alors je m’en garderai.
Tout ça pour dire que j’ai fini par procrastiner les quelques trucs que j’avais à faire aujourd’hui ; et que là, ben je suis en retard. Maudit. J’ai un article à écrire, une chronique à préparer et un souper qui m’attend. Eh merde. Je file.
Le temps, le temps. C’est con, le temps.
Et vous, vous les vivez comment, vos vacances?