Lundi 2 janvier, deuxième tentative pour prendre 2012 par les cornes et en faire quelque chose de constructif. Hier fut la Journée internationale de la Grande Dégrise, évidemment. Personnellement, ce fut exemplairement impertinent. Même me retourner comme une crêpe d’un côté à l’autre de mon lit de princesse était un exercice trop laborieux pour l’exécuter sans geindre.
Le 1er janvier est toujours une journée non-existence douloureuse et larvaire qui devrait être inscrite sur le calendrier dans une page à part, comme pour dire « Okay aujourd’hui chu n’importe quoi mais c’est pas grave laisse-moi dormir je vais recommencer à vivre demain. » Alors hier, on a tous non-vécu notre premier de l’An en se rappelant les frasques de la veille avec un sourire amusé (mais pas trop. Sourire, c’est forçant).
C’est qu’au 31, les pop! ont fait chorale, les éclats de rire et de verre en ont fait l’écho et les rires ont traversé la nuit dans les rassemblements festifs qui parsemaient la ville. Une nostalgie béate et presque mystique plane toujours pour la dernière veillée de l’année. La perdition devient moeurs courante, et tant pis pour le reste: l’année expire. Sortez les larmes, s’il le faut.
Et maintenant que le ‘iâble nous est sorti du corps, l’heure des premiers bilans lucides sonne. 2012 nous fixe narquoisement dans son âtre, l’air de dire: « héhé viens-t’en champion, on va loller« ; mais pas avant d’avoir boucler la boucle de 2011. Impossible d’entrer de plein pied dans la nouvelle année sans d’abord laisser derrière les tracas qui ont secoué la précédente. Le processus de passage peut parfois être douloureux, mais il est salutaire.
Il faut trouver la force de faire le ménage, de mettre de l’ordre dans ses tiroirs, de passer la mope sur les saletés qui nous tapissent l’âme. Dehors les fantômes et les mauvais garçons; on fait table rase pour la nouvelle année. En tous cas, on essaye. Et surtout, il est temps de souligner avec gratitude ce qui est plutôt que ce qui devrait être ou qui aurait pu être.
2011 nous a fait du rentre-dedans, y’a pas à dire. Il y a eu les larmes, les déceptions, les angoisses et les soupirs. Je suis certaine qu’il en a été autant pour vous.
J’en ai haï une shot; pleuré, aussi. Il y a eu les connards, les hypocrites, les imbéciles, les arrivistes. J’ai sacré, j’ai pris des râteaux en pleine gueule, j’ai ruminé mes « j’aurais donc dû » puis repris de plein fouet le même râteau. Je me suis couchée en soupirant, ou réveillée l’air maussade. J’ai eu peur, j’ai eu les bleus, j’ai eu mal à la tête, j’ai souffert d’amnésie spontanée (rien à voir avec les 17 shooters de la veille), j’ai rien compris par bouttes, j’ai dormi trop longtemps ou pas pentoute, j’ai eu des ampoules, des roches dans mes souliers, des échecs cuisants et de la mauvaise foi, des fois. Mais j’ai pas baissé les bras. Parce que le lot de railleries aura valu son contingent de « wow! » « ouf! » « OMAGAD 😀 », de LOL, de bisoux, de fous-rire, de réussites, de surprises, de bonnes cuites, et de bonheurs anodins. Y’a que ça, au fond qui puisse justifier de plonger à fond dans 2012. VIENS-T’EN MA MAUTADINE, J’AI MÊME PAS PEUR (sauf des fois)!
On va sûrement encore se faire d’autres puck, déchirer ses pantalons, avoir des petits trous dans le coeur et s’en vouloir pour nos maux de têtes, mais on va se rendre au « POP! » de l’année prochaine avec notre petit lot de victoires quand-même. Et puis ça, personne ne pourra vous l’enlever.
Je vous souhaite tout le meilleur pour la nouvelle année. 2012, c’est le nouveau noir (ça c’était mon lien avec la mode).
Pour l’instant, va falloir que je gère ça (maudite affaire…):