
Je ne peux pas ne pas en parler. Steve Jobs est mort, dans la nuit de mercredi à jeudi. La petite pomme à la grande histoire est en deuil, et curieusement, ça mémeut.
Je dois avouer que je naurais jamais cru mémouvoir du décès dun PDG de multinationale-multimilliardaire quelconque. Pourtant, le reste de la planète en a fait presque tout autant. Pleurerions-nous autant si Bill Gates, précisément Jobs, version PC, mourrait demain? Jen doute. Mais pourquoi, pourquoi diâble en faisons-nous tout un plat?
Quest-ce qui nous a touchés à ce point? Ou plutôt : quest-ce qui dans nous rejoint autant, avec Apple? Javance une idée : celle de la prouesse marketing à son état pur. Je ne dis pas que la mort de Steve Jobs doit être comptée comme un coup de bol marketing, ce serait énorme et grossier de laffirmer. Mais je crois que le tollé sympathisant autour de sa mort est symptomatique de ladresse et de la portée monstre de la stratégie Apple. Aimer un produit, une gamme, un brand jusquà sendeuiller de son créateur. On aura tout vu. Cest quon ne parle pas ici dun artiste ou dun politicien : on parle dun commerçant.
Mais je ne le décrie pas. Je me suis émue de la mort de Jobs. Comme la grande majorité des occidentaux, jai une admiration immense pour lempire Apple. Et cest totalement parce que leurs produits sont de véritables bonbons et quon réussit à me faire croire de manière renouvelée quils immiscent le besoin de leur gadget dans mon quotidien pour mon plus grand bien. Cest ça, le prodige avec Apple. Une méga-industrie sympathisante, qui ne cesse de se rapprocher de ses consommateurs en misant sur lergonomie, le bon goût et surtout laustérité marketing (quoi de plus épuré quune pub de mac? Quun présentoir Apple? Quun emballage de Iphone?) Tout est scrupuleusement calculé pour souligner le produit, rien dautre, et convaincre par le fait même le consommateur quil ne sen fait pas mettre « plein la vue », quon est franc avec lui. Personnellement, oui, jachète.
Ce qui frappe avec Apple, cest quen une vingtaine dannées, deux geeks, deux bizounneux de sous-sol ont réussi à structurer un véritable lifestyle autour dun préfixe quon naurait pu penser plus simple : I.
LIlife, cest lintroduction au 21e siècle et lapogée du 20e, matérialisée dans de jolis gadgets qui font saliver leurs utilisateurs. Le besoin de renouvellement continu, mais justifié par une modification dinterface, une nouvelle ergonomie, un nouveau coloris. Apple a su allier le design à lusage et en faire des éléments indissociables. Cocktail terriblement addictif. Avez-vous dressé votre « facture Apple »? La mienne étonne. Et je ne suis pas particulièrement portée vers les nouvelles technologies. Ni riche, dailleurs.
Alors non, il ny a pas dIphone 5 pour le moment. Mais reste au moins le souvenir dune légende avérée.