Je pense qu'on peut d'ores et déjà rire du titre.
Cette semaine, je suis partie en vacances. En ce moment même, alors que vous lisez mon post, je me balade dans les réserves naturelles dâAmérique Centrale, quelque part au Costa Rica. Pour cette occasion, jâai décidé cette semaine dâécrire quelque chose dâun peu plus ludique. Je vous sors donc tout-de-go mon inspiration du moment (un petit lol ici, notez); directement insufflée par lâunivers parallèle de la mode plein air/voyage (câest une semi-blague, on va rester calme).
Probablement que les plus puristes du fashion saignez déjà un peu des yeux juste en ayant lu les 2 dernières lignes, mais encore une fois (câest redondant chez moi) : un constat sâimpose. à mon sens, il existe véritablement un univers parallèle à la mode; une espèce de caste dont les membres peuvent déroger aux instances de la « vraie » mode sans avoir lâair â excusez lâexpression â de la chienne à Jacques. Ce sont les fiers représentants du look « voyageur bohême». Honnêtement, ça a quelque chose de tellement pittoresque et désinvolte quâà tout coup (moyennant le respect de certaines règles, certes), câest gagnant. Mais attention! Il y a un code assez strict à respecter pour ne pas avoir lâair du/de la pire des noob ou dâun hobo malfamé. Je citerai d'entrée de jeu une icône incontestée de ce genre dâallure : le personnage dâAlexander Supertramp, incarné par Émile Hirsch dans le splendide film Into The Wild (je capote un peu) :

Vous voyez le genre? Alors décortiquons brièvement les éléments constitutifs dâun look viager réussi.
On pourrait dire que le swag dâun voyageur se mesure par la présence de certains éléments de base, puis par un système de pointage. Dâabord, ça prend un habit très très laidback. Genre : « Les intempéries, jâsuis au-dessus de ça » Un t-shirt enfilé à lâarrache, un short un peu défraîchi qui sort dâon-sait-pas-trop-où OU des skinny jeans troués/délavés dâusure. Des chaussettes, aussi. Mais en laine (de Merino. Ça, même si tâes au-dessus des intempéries, ça reste important parce que câest à la mode pis ça fait connaisseur). Mais les chaussettes sont portées à lâintérieur de baskets en toile qui se doivent dâêtre très usés. Sâils sont neufs, câest -3 points en partant. Il faut des lunettes soleil aussi, mais pas des lunettes de plein air. Des lunettes de ville, portées en plein air. Si elles sont raccommodées au scotch tape, câest au moins +5 points. Si câest parce que tu tâes battu dans un bar au Nicaragua, câest +10 points. Ça, câest valable pour les deux sexes.
Ensuite, il faut une écharpe tout-aller; vraiment crade parce quâelle a servi de nappe/couverte/serviette. Pour les filles, lâécharpe circulaire American Apparel peut aller, ou alors un foulard dans un tricot quelconque. Si tu lâas fait toi-même, des points peuvent être alloués. Pour les garçons, le Keffieh peut convenir. Mais encore; la provenance importe. Sâil a été acheté dans Parc Exâ, câest -23 points, sorry. En revanche, sâil a été authentiquement et rudement marchandé avec un Bédouin dans une campagne jordanienne, alors là on parle dâau moins +25 points. Puis, dernier basic, un imperméable/parka. Ceci dit, il sâagit du seul élément qui se doit dâêtre qualité étudiée. Le Gore-Tex Arcteryx de lâannée, par exemple, peut sâavérer parfait. Porté nonchalamment, bien sûr, mais surtout obtenu par le biais dâun « contact dans le plein air », parce que quand tu voyages, tâes nécessairement trop pauvre pour acheter un Gore-Tex plein prix, TSÉ. Voici donc mon « tableau d'inspiration »:

Ensuite, tu peux ajouter des extras à tout ça. Tu roules tes clopes? +10. Tu as cueilli toi-même ton tabac, au Brésil? Ben là! +30! On comprend le concept. Câest comme si dans de tels cas, une valeur esthétique était apposée aux objets selon leur âme, leur provenance. Ce nâest pas totalement fou en soi. Sauf quâon se lâavouera : à force de trop vouloir rejeter les conventions de la mode mainstream, les adeptes du look de voyage-aventure en viennent à adhérer précisément au même dogme que les fashionistas, mais à la manière dâun négatif photo. Ã force de tout rejeter systématiquement, on en vient à tout intérioriser de la même façon. Bref, câest à méditer. Je dois aller préparer mon sac à dos. Je vous reviens la semaine prochaine avec un survol de mes items de voyage, pour le fun, tiens!

(PS: ça c'est là où je suis censée être en ce moment.)