Je vais commencer ce billet en vous disant que je nâai rien fait ou presque cette semaine. Il y avait les Bushwick open studios où ma soeur, curatrice en voie de terminer sa maîtrise, tenait une superbe expo d’art moderne dans un genre de loft tout blanc. Mais je n’ai rien d’autre à raconter, tout simplement parce que je manque de temps! Avec mon stage, je suis très (trop) occupée. Alors, je vous ai concocté quelque chose d’un peu plus lyrique/romancé….
Avez-vous déjà eu lâimpression que tout sâaligne pour vous donnez la chance de vivre tout ce que vous idéalisez? En tout cas, moi, câest ce qui mâarrive depuis presque deux ans. Je projette des choses (positives ou négatives) et dâune façon ou dâune autre, je me trouve à vivre des expériences qui me permettent dâévoluer. En cours de route, je me rends compte que mes idéalisations sont parfois détruites. Exemple en lien avec mon manque de confiance en moi et ma tendance à me dire« ce serait tellement mieux si⦠»: Pendant mon adolescence, jâai toujours eu un faible un peu con pour les films américains. Beaucoup moins maintenant, mais quand même. Mon faible allait plus particulièrement aux films impliquant des cheerleaders minces et cute et des joueurs de football bâtis et sexy. Quand je prenais quelques secondes pour me rabaisser comme le font la plupart des adolescentes ET des jeunes adultes, ça tournait souvent autour de « ce serait tellement mieux si jâétais mince et cute », « ce serait tellement mieux si je sortais avec un joueur de football », « ce serait tellement mieux si jâétais parfaite ».
Puis, lâan dernier, jâai eu la chance dâexpérimenter ce monde que jâidéalisais. Sortir dans des clubs avec des filles en jupes courtes et talons hauts et des joueurs de foot. Jâen témoigne dâun point de vue dâobservatrice extérieure: être cute et mince câest bien le fun, mais si tout ce que tu trouves à faire câest de profiter de ton sex-appeal pour soutirer nâimporte quoi d’un gars assez stupide pour tomber dans tes filets pendant que ton couple sâeffondre parce que ton chum joueur de foot nâest soudainement plus joueur de foot, ca vous brise une idéalisation croyez-moi!
La même chose se passe avec mon stage. Jâai eu la chance dâaller dans la compagnie que jâaime le plus, celle que jâutilisais en exemple de façon excessive dans mes travaux de sessions, celle sur laquelle je basais mes aspirations et mes rêves. Et maintenant, je vois et je comprends. Je comprends que pour arriver à quelque chose à New York (et dans lâindustrie de la mode), ça prend beaucoup, mais alors, beaucoup de travail. Des heures investies à faire du montage sur Photoshop pour créer les clippings de presse internationale, du déménagement de stock pendant des travaux dâagrandissement, de la prise de responsabilités, des envois Fedex jusquâà 21h, du 60 heures par semaine… Mais, câest un choix. Et câest mon choix. Je choisis de vivre mes mois de stage comme semble être la vraie vie dans cette ville. Je choisis dâapprendre le plus possible, de ramasser un plus gros bagage de connaissances, dâacquérir du business smart et pas du street smart. Pour utiliser une expression entendue récemment, « work hard, play hard ». Mais moi, je ne suis pas vraiment la fille qui « play hard ». (En plus câest pas bon pour le teint.) Alors, je sors rarement.
Mais je nage, ça fait du ménage dans ma tête au bord de lâexplosion parfois. Et je mange végétalien, ca me donne bonne conscience. Oui, je remercie le Karma pour lâinstant. Je me trouve vraiment chanceuse de pouvoir vivre désillusionnée. Câest nécessaire dâessayer les choses pour avancer, pour briser les barrières du «ce serait tellement mieux si⦠»