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« La mode, en effet, ne peut être littéralement sérieuse, car ce serait s'opposer au sens commun (dont elle est par principe respectueuse) qui tient facilement l'activité de la Mode pour oiseuse; à l'inverse, elle ne peut être ironique et mettre son être propre en question; le vêtement doit rester, dans son langage, à la fois essentiel (il la fait vivre) et accessoire (le sens commun le pense ainsi); une rhétorique tantôt sublime, donnant à la Mode la caution de toute une culture nominale, tantôt familière, déportant le vêtement dans un univers de petites choses.» (Barthes, 1967)
C'est la fin de la session et je fête la fin de ma scolarité de maîtrise! Il me reste mon projet de mémoire et une rédaction de 100 pages, mais je n'ai pas peur. Quand j'ai commencé mon année de scolarité, j'avais déjà en tête, avec les filles, de faire ce blogue-ci. Dans l'un de me cours, théories des communications médiatiques avec le fameux Thierry Bardini, on demandait de travailler sur un sujet de notre choix en rapport avec les théories de la comm¦
Tout ça pour dire que j'ai fait un travail réflectif sur l'intégrité des blogues de mode. Mis à part m'être fait demander par une coconne de ma classe qui est-ce qui allait sur les blogues de mode et pourquoi je faisais un travail là -dessus, je crois que j'ai fait un bon travail (j'ai eu une bonne note).
En gros, après avoir défini mes termes, fait un classement des différents blogues de modes, m'être attardée à qu'est-cé-que-ça-veux-ben-dire-bloguer, j'en suis arrivée à certaines conclusions que je vais vous exposer ici (tout ça à l'aide de mon petit Beaudrillard chéri, Roland Barthes mon préf et Paul Lazarsfeld et ses fameux influenceurs¦)
Le blogue de mode comme publicité
La première question à se poser lorsqu'on fait l'analyse de l'intégrité des blogues de mode, c'est, si le blogue est la façon la plus ultime de faire de la publicité pour des produits, des tendances, des vêtements? À ce sujet, je dois dire que j'adore la citation de François Demers:
« Ainsi, les médias publicitaires se sont multipliés jusqu'à la formule des consumer magazines qui épousent les apparences des médias indépendants (Cavelier-Croissant et al., 2005) ou celle des médias de sources qui sont produites par des institutions et des entreprises, encore là avec les apparences de l'indépendance des médias traditionnels, mais qui sont en fait un prolongement de leur publicité (SantAnna, 2006)» (Demers, 2007)
En gros, il affirme que malgré le fait que les articles de journaux soient présentés sous forme de reportage, certaines forces font en sorte qu'ils font tout de même de la publicité.
Mais je t'entends déjà dire, AHHHH ouin, mais là , la profession de journaliste existe depuis que le mode est monde¦ ben, non, pas tant. Il serait faux de croire que la profession n'est pas dans une phase de grand changement. La plupart des grands journaux et des magazines québécois se sont tournés vers le blogue pour montrer qu'ils sont capables de donner l'information en temps réel (c'est super tendance en ce moment, non?).
Bref, si parler d'un produit en lui donnant de la visibilité est une forme de publicité, la plupart des blogues (tous sujets confondus) ont aussi à se poser des questions sur leurs niveaux d'intégrité¦
Alors, pourquoi prendre d'assaut les blogues de mode?
Le besoin de transparence
La plupart du temps, c'est le besoin de transparence qui est questionné dans le blogue de mode. Pourquoi telle ou telle personne parle d'un produit qu'elle a reçu gratuitement?
Pour avoir eu à le faire, définir une ligne éditoriale est quelque chose de difficile. À ton petit look, nous ne sommes pas souvent sollicitées pour tester des produits, nous ne recevons pas souvent de produits gratuits, nous ne sommes pas invitées dans tous les événements¦ pourquoi? Probablement parce que nous ne sommes pas encore assez connu comme blog. Mais quand même, quand on reçoit quelque chose et qu'on aime vraiment ça, on n'en parle pas vraiment parce que l'occasion ne se prête pas. Va-t-on le faire un jour? Peut-être, mais c'est certain qu'on va dire qu'on a reçu le truc gratuitement.
Alors, tu te demandes « pourquoi il y a des blogueurs qui ne le font pas?» Eh bien, moi-même faisant partie du RBBMM et étant en contact constant avec les autres blogueurs, je dirais que c'est parce que définir une ligne éditoriale, c'est quelque chose de difficile. Surtout quand on commence à bloguer. À ton petit look, on a eu la chance de partir notre blogue sur le tard (si on peut dire ça comme ça), alors on a eu le temps d'observer les autres. En déterminant ce que nous aimions et ce que nous n'aimions pas des blogues de mode, nous avons pu déterminer notre façon de faire personnelle. Et, encore une fois, définir une ligne éditoriale est un exercice vraiment difficile.
Le cas de l'infopub
Alors, tu te demandes; pourquoi les blogs ne parlent pas des trucs qu'ils n'aiment pas¦ Pourquoi ai-je l'impression de lire une infopub quand je lis une critique de produits de beauté, de ligne de vêtements?
Chaque personne à sa façon d'écrire. Je sais que quand je suis vraiment excitée par quelque chose, il est difficile de rester objective sur un sujet. Le médium utilisé est celui du blogue, dont la communication est plus personnelle que dans un journal ou dans un magazine. Si on prend le temps d'éplucher n'importe quelle revue, on peut voir que peu d'entre elles disent des choses négatives sur les produits qu'elles présentent. Pourquoi? Parce que l'espace restreint de leurs pages ne leur permet pas de le faire¦ c'est la même chose pour un blogue, non? Souvent, on ne veut pas trop mettre de contenu pour laisser les articles vivre un peu (peu de gens consultent plus de deux pages lors de leur visite sur un blogue). Vais-je passer mon temps à dire qu'un produit de beauté est mauvais? Pas ici. On va faire des blagues, mais sans plus.
Le temps d'apprendre
En conclusion, j'aimerais dire que la profession de blogueur est encore jeune au Québec. Aux à États-Unis, l'IFB aide les blogueuses mode à mieux comprendre ce qu'elles font.
Ici, le plus vieux blogue mode est né en 2008, et il est en anglais. Le plus vieux blogue francophone encore actif est celui d'Elle M la mode (une fille que j'aime bien). Depuis décembre dernier, les blogueurs se sont mis ensemble, pour réfléchir et s'aider à faire leur blogue. Il faut laisser le temps à tous de bien comprendre ce qu'ils font. À définir leur ligne directrice.
On ne peut pas donner de réponse précise, définir une question aussi complexe… c'est pour ça qu'on en jase!
Alors voilà, si tu me lis encore à ce moment, merci.
Je suis ouverte aux commentaires.
Référence:
- BARTHES, Roland. « Système de la mode », Éditions du Seuil, Paris, 1967. Page 272
- DEMERS, François. « Déstructuration et restructuration du journalisme », Tic&société, Numéro Vol. 1, n°1 (2007) de TIS à , Tic & société : dix ans après, 2007. Page 40
- BAUDRILLARD, Jean « Simulacre et simulation », Galilée , Paris, 1981
