Chaque année, c'est la même chose. Je suis toute excitée par l'arrivée de l'automne, les photos dans ses feuilles de couleur, son petit vent frais, les bains aux chandelles, les joues rougies après avoir pris une marche, les pumpkin spice latte, les petits manteaux, les bottines.
C'est cliché, mais c'est vrai, je trippe sur tout ça. Je suis la victime parfaite du marketing saisonnier. Sauf qu'une fois que j'ai bu une dizaine de lattés et que je commence à trembler de frette en attendant l'autobus, ça me rattrappe.
C'est comme un coup de poing dans face. Je réalise que le soleil se couche de plus en plus tôt et que je suis de moins en moins capable de me lever le matin. J'ai pu envie de sortir de chez nous, mes journées à la job sont longues, j'ai perdu toute mon énergie d'un coup.
La lumière qui baisse à l'automne, c'est les Détraqueurs. Je pense qu'on se sent tous bof à cette période de l'année. On sort moins, les soirées s'étirent pu jusqu'au matin. On a le moral à terre, on crie pu « yolo » sur les terrasses avant de caler de la sangria, tout est plus lourd, moins beau. Moins lumineux.
C'est pas qu'on s'aime moins, c'est qu'on se trouve loin. On se sent pas d'humeur à se déplacer, festoyer, dire des choses drôles. Il est 19h et on a l'impression qu'on est en pleine nuit et qu'on devrait déjà être couchés.
On dirait que tout ce que je voudrais entreprendre est une montagne. C'est ben beau être cozy pis prendre des photos Instagram de jambes dans une couverte douce avec une tasse de thé, mais je me dis que je peux pas passer 10 mois par année enfermée chez nous à rien faire de trippant.
Sauf que tout est difficile, interminable et j'ai juste envie de dormir tout le temps. Les larmes me montent toujours aux yeux, je deviens insécure, j'overreact, je suis dans ma tête. J'ai envie de tout lâcher et de barricader ma porte d'entrée.
Bientôt, la neige va tomber. Le ciel va être plus clair, le temps de Noël et ses petites lumières colorées vont arriver avec le bonheur qui va avec et à partir du 22 décembre, les journées s'allongent déjà. On va passer au travers, comme toujours.