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Sans gluten, mais pas triste pour autant

Au quotidien, je partage une petite cuisine avec mon amoureux tout aussi passionné par la bonne bouffe que moi. En conséquence, on n’a surtout pas de place pour un squelette dans le placard. Alors voilà! Je suis bel et bien une de ces personnes sans-gluten pour de vrai (pas parce que c’est cool ou hip lol). Ca fait maintenant un peu plus de 6 ans que le blé moderne et moi on s’évite sans sentiment d’amertume.

Ce n’est pas parce que je ne mange pas de gluten que vous devez vous sentir coupable de manger ce que vous voulez quand vous le voulez. Dans ma vie, il n’y a rien qui me fait plus cringe que les gens qui se mettent dans tous leurs états à cause de mes restrictions alimentaires, et ce, sans raison apparente. Par contre, je me considère hyper chanceuse d’être cuisinière, car sans ce métier je pense que ce serait un peu plus dur de manger de la nourriture pleinement satisfaisante.

Après des centaines d’essais et erreurs, je peux maintenant dire avec conviction que je suis capable de reproduire le goût de n’importe quel craving de viennoiseries ou de pain que j’ai ; à un point tel que mon amoureux n’y voit même plus de différence! Ceci étant dit, il y a beaucoup de détails manquants à mon alimentation en raison de l'absence du gluten. Je ne dis pas que c’est platonique de manger sans gluten, mais parfois, il y a un manque de textures ou de sons typiques qui me rappellent que ce n’est pas « l’authentique version ». Par exemple, mon pain baguette n’aura jamais le craquant mélodieux lorsqu’il sera brisé, mes pâtes vont toujours s'agglutiner ou se briser en deux, mon croissant ressemblera toujours à une version déshydratée de l’original, sans la texture d’un petit nuage de beurre, etc.
 
Pour en revenir aux gens qui me font cringe par leur pitié, s’il vous plaît arrêtez ça tout de suite! Sachez que non seulement mon allergie au gluten est ce qui m’a réellement introduite à ma passion pour la cuisine, mais elle m’a aussi fait réaliser l’importance des petits plaisirs dans la vie. Parfois c’est à travers les malheurs qu’on ouvre les yeux au beau (comme la science des farines!)… Aujourd’hui, j’ai une très grande appréciation des avancements qui ont été faits dans ce domaine… Tous les ans, je vois les toasts devenir de plus en plus grosses, considérant qu’elles étaient de la taille d’une main d’enfant il y a 6 ans. Autres points positifs:  les prix dans aliments sans gluten diminuent, et surtout, les sorties aux restaurants ne sont plus accompagnées par le regard béat du serveur quand je mentionne le mot gluten!!!
 
Probablement que la mode du sans-gluten a joué un rôle important dans son accessibilité, mais je ne vais pas m’en plaindre, car à mon plus grand bonheur, je n’ai plus besoin de commander ma nourriture sans allergènes aux États-Unis! Dans le temps que je mangeais une baguette aux deux jours, j’aurais accepté toute la pitié au monde sans réaliser qu’au final, avec un peu d’effort, il est possible d’être pleinement satisfait avec une assiette sans allergène. En bref, ciao bye la culpabilisation — salut le monde des possibles gourmands!

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