Carmen à l’Opéra de Québec : une production créative mettant en vedette des talents émergents
Barbara Heath LopezUne petite virée à Québec, ça ne se refuse pas, non? Jeudi dernier, j’ai eu la chance d’être invitée à la première médiatique de Carmen, présentée par l’Opéra de Québec. Donnée au Grand Théâtre de Québec, ce classique incontournable du répertoire opératique est l’opéra qui a eu le plus de représentations au monde, toutes catégories confondues!
Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais monter un opéra est un projet excessivement coûteux, tant à cause de l’effectif orchestral que cela requiert, qu’à cause des budgets dédiés aux solistes, aux décors, aux costumes, à la mise en scène, au maquillage, à l’éclairage… Bref, ça prend des bidous pour produire tout ça, et c’est donc en pleine conscience de ce fait que j’ai accepté l’invitation.
Et heureusement, car je n’ai pas été déçue! Bien qu’on se doute que l’Opéra de Québec travaille avec des budgets relativement limités, ils tirent admirablement leur épingle du jeu. Pour commencer, la mezzo-soprano Ketevan Kemokildze est un casting impeccable pour Carmen. Physiquement et vocalement, elle incarne son personnage de façon complètement naturelle et elle semble née pour chanter ce rôle. J’ai particulièrement aimé son interprétation de l’air Sous les remparts de Séville, qui sied à merveille à sa voix.
Bien que le rôle féminin principal de cet opéra soit celui de Carmen, je ne peux passer sous le silence Myriam Leblanc, dans le rôle de Micaëla. Ce personnage n’est pas sur scène aussi souvent ni aussi longtemps que certains autres personnages principaux, mais ses airs et ses interventions sont souvent très attendus. La voix fraîche et douce de Myriam ainsi que ses talents d’actrice en font une parfaite Micaëla. Elle illuminait chacune des scènes dans lesquelles elle jouait, et je gagerais qu’elle continuera de grandir dans ce rôle tout au long de sa carrière!
Notons également Caroline Gélinas, spicy dans le rôle de Mercedes, et Geoffroy Salvas, dont la voix brille dans le rôle de Moralès. La mise en scène ne manquait pas d’imagination, et l’utilisation de projections était vraiment d’adon afin de conférer l’atmosphère requise pour chaque tableau. J’ai également trouvé que la sculpture du taureau pour la scène finale ajoutait vraiment à l’aspect dramatique de l’histoire. Les costumes, quant à eux, étaient simples mais justes. Ils ne semblaient pas appartenir à une époque en particulier, ce qui contribuait à donner une aura timeless à ce drame lyrique.
Somme toute, j’ai beaucoup apprécié ma soirée et, si vous habitez dans la région, je vous recommande fortement d’aller faire un tour, que ce soit pour vous initier à l’opéra pour la première fois, ou pour y retourner voir un grand classique.
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