Chaque matin, vous leur confiez nos demains.
Ils reviendront le soir en racontant que Madame Marie leur a fait lire la plus jolie des histoires ou que Monsieur Julien les a fait pleurer en les comparant à des magnolias qui s’apprêtaient à fleurir.
La majorité de nos souvenirs de cette période où la vie se tisse sont assis derrière un pupitre. Ce sont des souvenirs qui écoutent, qui ignorent, qui apprennent, qui recommencent. Ils sont écrits au crayon de plomb, mais pourtant indélébiles. Ils se dessinent en lettres attachées, eux qui nous ont rendus plus libres.
Au moment où notre cadran sonne pour réveiller notre quotidien, la plupart des enseignant.e.s sont déjà au grand vent dans la cour d’école pour s’occuper de la vie que vous avez engendrée. Toute la journée, ils y feront attention.
Ces inquiétudes qui vous rongent, ils les ont vingt fois, trente fois sur les épaules.
Le cœur heureux de voir votre enfant épanoui, fier de lui, eux aussi le portent.
La tête triste de constater les difficultés de votre petit.e, elle est aussi lourde pour eux que pour vous.
Ils sont à l’avant de vous, ils perçoivent tout.
Des fois, ils vous aident à voir ce que vous ne voulez pas voir.
Jamais pour stigmatiser, toujours pour avancer.
D’autres fois, ils vous confortent justement parce qu’ils ont vu.
Jamais par supériorité, toujours pour prendre soin.
Tout ça parce que pour eux, autant que pour vous, votre enfant compte.
Le système n’est pas parfait.
Nous le savons, ils le vivent.
Ils le voudraient mieux construit, plein de fenêtres, de ressources, de livres, de temps.
Mais ils sont là, à courir dans le sable, à marée haute.
Ils bâtissent des châteaux, mais la mer les efface.
Ils auraient besoin de bois d’érable, on leur donne du sable fin.
Valoriser les enseignant.e.s, c’est plus que les remercier pour ce qu’ils font.
C’est croire que l’éducation est notre fondation.
Ils ne peuvent pas être les seul.e.s à tenir cette croyance à bout de corps.
Tandis qu’ils s’occupent de nos humains,
je pense qu’il nous appartient de nous consacrer à eux, de les aider.
Il n’existe qu’un moyen pour que l’éducation grandisse.
Il faut lui donner de l’importance.
En faire le pilier de notre évolution.
Individuellement, qu’elle soit une valeur.
Collectivement, qu’elle devienne un projet.
Nos élu.e.s s’occupent de ce qui les fait gagner.
C’est notre responsabilité de mettre l’éducation au programme.
Les enseignant.e.s sont des humains d’exception.
Ils se lèvent chaque matin pour qu’on arrive à se soulever rendu.e.s grand.e.s.
Ils sont important.e.s.
Il est temps qu’on les remette à l’avant.
De leur classe.
De notre société.
Parce que, sans elles.eux, aucun de nous ne se tient debout.
Ici, à ma sœur qui fait pousser des citoyen.ne.s au cœur grand ouvert,
chez vous, à celles.eux qui acceptent avec tendresse et amour de faire un petit bout de chemin avec vos enfants,
tous les mercis du monde.