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Pourquoi la performance de Kesha aux Grammys est importante et à voir
Crédit: Alex Ferrer/YouTube

J’ai vécu une agression sexuelle. Je ne connaissais pas trop la personne, mais j’ai écrit son nom dans un journal quand c’est arrivé. J’y ai aussi raconté ce qui s'est passé. Quand j’ai retrouvé mon journal, j’ai lu la liste des gars que j’avais déjà frenchés, ceux avec qui j’avais déjà dansé dans les bars (lolol), puis j’ai vu son nom à lui.

Ç'a été un choc, parce que depuis que j’ai raconté mon histoire lors du mouvement agression non dénoncée, j’avais finalement réussi à mettre cette histoire loin de moi. J’ai pas peur de dire que c’est une soirée qui a fucké tout mon début de vie adulte, toutes mes premières relations sexuelles complètes et une partie de mon plaisir sexuel après.
 
Puis, il y a eu l’affaire Weinstein et le mouvement #MeToo. Malgré plusieurs personnalités et personnes qui se sont présentées comme alliées par le passé, je pense qu’on a rarement vécu un tel moment de solidarité.
 
Ça me fait de la peine pour les personnes qui ont dénoncé leur agresseur avant, comment on ne les a pas crues, le traitement qu’elles ont reçu. Comment elles ont dû se battre à coups d’épée dans l’eau contre le pouvoir de leur.s agresseur.s.
 
C’est le cas de Kesha et de son ancien producteur Dr Luke. Lorsque l’histoire est sortie, tout le monde se foutait un peu de ce qui a pu se passer. Lorsque Kesha a sorti Prayin, elle s’est sentie libérée d’un poids sur les épaules. Ce sont beaucoup de victimes d’agressions sexuelles qui se sont senties interpellées par la chanson. Selon mon écoute de la chanson, c’est un hymne au fait qu’on peut exister après une agression.
 
La performance de Kesha, entourée de femmes comme Cyndi Lauper, Camila Cabello, Julia Michaels, Andre Day, Bebe Rexha et plusieurs autres personnes a permis donc deux choses. 1. Montrer le courage de Kesha, qui a tout de même chanté devant une industrie qui s’est tu lorsqu’elle a voulu parler de son histoire. 2. Envoyer le message à l’industrie musicale qu’elle a pas mal de croûtes à manger en matière d’égalité, mais surtout de mutisme.
 
Quand on sait que ce n’est pas seulement aux États-Unis qu’il y a des producteurs avec des comportements répréhensibles qui continuent de garder leurs jobs pendant que des femmes ont peur de dénoncer

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