Il y a un peu plus de six mois, je passais sous le bistouri pour subir une dérivation gastrique, une chirurgie bariatrique. Bien que pratiquée depuis plus de quarante ans, elle demeure un acte médical méconnu qui vient avec son lot de préjugés.
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Par un froid matin d’hiver, j’ai pris un taxi pour me rendre à l’hôpital. Seule. Parce que j’avais encore honte. Parce que je me sentais coupable. J’avais besoin de vivre ça avec moi-même parce que je me sentais seule au monde. Parce que comme bien des personnes obèses, je ne voulais pas déranger, je voulais me cacher.
Le dernier droit avant l’opération a passé très vite. Ce fut deux semaines à boire des shakes protéinés super mauvais, à manger du Jell-O sans sucre et à boire du bouillon de légumes, le tout pour limiter les complications possibles lors de l’intervention.
De l’opération, je me souviens seulement de m’être sentie tellement vulnérable une fois dans la salle, allongée avec les imposants spots au dessus de moi, avec plein de gens qui me taponnent froidement mais respectueusement. Je me souviens du gentil technicien en anesthésie qui a été tellement rassurant juste en mettant sa main sur mon visage alors que j’avais les yeux remplis de larmes. C’est la dernière chose dont je me souvienne avant mon réveil, cinq heures plus tard.
Je suis restée à l’hôpital deux jours avant d’être renvoyée à la maison épuisée, mais avec le sentiment d’avoir pris la meilleure décision pour moi.
J’ai été cinq semaines en convalescence, loin du travail, une première pour moi. Cinq semaines qui ont fait le plus grand bien, qui m’ont permis de me remettre de cette intervention qui est majeure, tant physiquement que psychologiquement.