J’ai toujours fermement cru qu’il fallait absolument choisir ce qu’on veut faire dans la vie rapidement et en faire une longue et payante heureuse carrière. Que c’était LE plan pour mener une belle vie normale. Lorsque j’avais 4 ans, ce que je voulais faire dans la vie, c’était être une princesse. Quand je me suis aperçue que je devais, pour ce faire, épouser un prince, j’ai rayé l’idée de ma liste et j’ai souhaité devenir professeure, comme maman. Quand j’étais à la fin de mon secondaire, je voulais travailler dans la mode, et un peu plus tard, dans le domaine de la santé. Aujourd’hui, je possède un DEC en sciences de la nature (inutilisé puisque j’ai abandonné mon un bac dans le domaine de la santé après un an), un baccalauréat en commercialisation de la mode (avec lequel je n’ai jamais travaillé), un tout nouveau diplôme d’instructeur de yoga (que je souhaite absolument utiliser), mais toujours pas de carrière.
Quand je me suis aperçue que j’avais probablement manqué le bateau de la découverte vocationnelle, quelque part entre deux cours cégépiens de marde de physique et de calcul intégral, j’ai angoissé. « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie? Ma vie est gâchée, je n’ai pas de passion! J’aime pas ça? Ouin pis, c’est un travail, on n’est pas censé aimer ça, non? Je ne dois pas être normale. Est-ce que je suis normale? » Toutes d’importantes questions sans réponse qui m’ont fait m’inquiéter à propos de mon futur à un bien jeune âge.
Je trouve qu’énormément de pression est mise sur les épaules de jeunes gens encore loin de voir l’aube de l’âge adulte, pour que ceux-ci choisissent sur-le-champ leur vocation. À un âge où nous ne sommes vraiment pas tous aptes à répondre à des questions aussi existentielles, ça peut vraiment chambouler la confiance en soi, de se rendre compte que tu sais fuck all ce que tu veux faire et que donc, tu deviendras « forcément » caissier.ère au McDo du coin.
Personne n’était là pour y répondre ni pour m'offrir des possibilités différentes, des options adaptées à mon hésitation perpétuelle entre plusieurs carrières et sujets qui m’intéressaient. Professeur.e.s, orienteur.e.s, ami.e.s, ni même parents n’ont pu m’aider à voir clair dans mon chaos crânien qui faisait rage lorsque je pensais à ma future carrière. Et puis, peut-être était-ce le destin qui m'a fait un petit coucou, j’ai par hasard croisé ce TED Talk, sur Facebook, qui a instantanément mis de l’ordre dans mon fouillis mental. Le titre (traduction libre) : Pourquoi certains d’entre nous n’ont pas un seul et unique appel.
Ça a pris une seule personne et 15 minutes pour m’expliquer que J’AVAIS LE CHOIX! Et que ce ou ces choix étaient ben corrects. J’ai le choix de ne pas avoir une carrière ou un emploi régulier dans un bureau! J’ai le choix d’essayer plusieurs choses et de retourner à l’école si j’en ai envie. J’ai le choix de ne pas écouter #LesGens qui croient qu’on devrait TOUS, absolument se dédier à UNE seule carrière parce que sinon… (insérer raisons monétaires et pratiques ici). Pour ma part, maintenant, je préfère prendre mon temps, justement, pour vivre des expériences et en apprendre sur des sujets qui me plaisent, sans nécessairement avoir pour but d’en faire une carrière.
La vie est trop courte pour faire une seule chose et s’y dédier toute sa vie si la chose en question ne nous rend pas heureux.euses ou est contre nos envies et nos valeurs. Ne pas être un.e femme.homme de carrière n’est PAS un problème, ça veut juste dire que notre chemin de vie sera fait de lignes courbes, d’intersections et de reculons, plutôt que d’une ligne bien nette et droite, mais cette vie n’en sera pas moins pleine et gratifiante.
Êtes-vous dans une situation semblable? Quelle voie avez-vous choisie pour satisfaire vos potentiels?