Le showbiz au Québec est composé d’une petite clique dont les visages sont, pour la majorité, blancs. On n’y traite évidemment que très peu des réalités des personnes racisées et issues de l’immigration, de nos difficultés à balancer entre la culture de nos pays d’origine et la culture de notre pays d’accueil. On n’y traite pas non plus de la violence que vivent les personnes trans migrantes pour qui c’est encore impossible de changer de nom sur leurs documents d’identité tant qu’elles ne sont pas citoyennes.
Une amie à moi m’a déjà dit qu’avant de détruire notre moral, ils vont détruire notre image, et c’est exactement ce qui se passe dans le cas du manque de représentation dans les médias. Ça donne l’impression que nous n’avons pas notre place dans cette société et que notre présence est facultative, voire indésirable. Sur soixante nominations au Gala Artis 2017, on compte moins de trois personnes racisées malgré le fait que nous sommes plus de 10 % de la population au Québec selon le recensement de 2011.
Le pire du pire, c’est que quand il y a présence de personnes racisées à la télévision, ces rôles sont assez stéréotypés et de surface, puisque les scénaristes et réalisateur.ices sont aussi blanc.he.s que les acteur.trice.s. Comme dit si bien Gabriella K., il n’y a pas de meilleures personnes pour parler de nos histoires que nous-mêmes. C’est pourquoi elle a créé Tout le Hood En Parle, une plateforme où les personnes racisées peuvent parler de leurs vécus sans filtre et dénoncer le racisme qu’elles subissent.
Je vous invite donc, comme moi, à boycotter les émissions qui ne montrent pas de diversité ou qui capitalisent sur les stéréotypes raciaux, ainsi qu’à manifester votre mécontentement en écrivant aux médias concernés.