J’étudie en enseignement de l’art dramatique, c’est pourquoi je parlerai davantage du milieu de l’éducation, même si je reconnais que nous ne sommes pas les seuls.es à ne pas être rémunérés lors de nos stages.
Durant mon parcours universitaire, je dois passer obligatoirement au moins 100 jours en milieu scolaire. Là-dedans, il y en a une partie où je ne prends pas en charge les groupes, mais où j’observe mon enseignant.e associé.e.
Le stage est une sorte d’entre-deux pas le fun. Nous sommes à la fois étudiant.e.s et à la fois, enseignant.e.s. Cela demande beaucoup d’adaptation, de planification, de temps pour étudier, organiser et corriger hors de notre milieu de travail. Considérant que nous travaillons environ 35-40 h/semaine à l’école, et que nous faisons 10-15 h de travaux supplémentaires en moyenne par semaine, il est concevable que plusieurs n’arrivent pas à travailler à temps partiel durant cette période. Imaginez aussi le stress qui s’accumule durant cette période! Plusieurs personnes doivent faire des choix importants pour conserver leur santé mentale lors de cette épreuve.
Présentement, les stages en éducation ne sont pas payés, tout comme plusieurs emplois dans le domaine public. Remarquons que ces emplois sont occupés en majorité par des femmes comme l’enseignement, l’éducation spécialisée, les soins infirmiers, le travail social et la psychologie, ce qui est vraiment frustrant parce que les milieux occupés majoritairement par des hommes comme l’ingénierie et l’informatique offrent souvent des stages rémunérés.
Si le gouvernement valorisait vraiment l’équité homme-femme et le milieu de l’éducation, ce problème n’existerait pas. Ce n’est vraiment pas juste qu’il y ait des stages rémunérés et d’autres non, bien que je comprenne que la gestion de l’argent soit différente dans le milieu privé vs le public.
L’université paie nos superviseur.e.s de stage lorsqu’ils/elles se déplacent pour nous évaluer. Les commissions scolaires accordent un montant à l’enseignant.e associé.e qui nous reçoit. Pourquoi accorde-t-on de l’argent à certains et pas à d'autres?
Nous sommes plusieurs à le penser : ce que nous voulons, ce n’est pas que le salaire minimum. Bien entendu, il serait bien qu’on nous verse un salaire lors de notre dernier stage de 50 jours. Personnellement, je serais juste très contente qu’on me rembourse mes frais de scolarité, considérant que je ne fréquenterai pratiquement pas cet établissement de toute la session. J’aimerais aussi qu’on rembourse mes frais de déplacement, ce serait déjà ça! Mais ce que je souhaite le plus, c’est qu’on reconnaisse mon travail et mon apport dans le milieu en me salariant.
CRAIES, Pour une compensation financière des stages de prise en charge, en parle juste ici :
Autrement dit, financer tous les stages permettrait de traiter tous.tes les étudiant.e.s de la même façon, de reconnaître l’importance de l’éducation, de privilégier la santé mentale des stagiaires, de les soutenir financièrement et de reconnaître leur apport dans les milieux scolaires (ou autres).
Je ne parle que de mon cas, mais il y a des milliers de domaines qui vivent la même problématique que moi.
Qu’en pensez-vous? Les stages devraient-ils être financés?
Sources : Confédération des étudiantes et étudiantes de l'Université Laval et Campagne de revendication et d'actions interuniversitaires des étudiant-es en éducation en stage.