On associe souvent la restriction alimentaire à l’anorexie. Pourtant, la restriction alimentaire peut se manifester chez des personnes qui ne sont pas atteintes d'un trouble alimentaire. Je voulais vous parler de ce que j’ai appris dans un de mes cours sur la restriction alimentaire et les signaux de faim.
D'emblée, je tiens à vous expliquer qu'un facteur précipitant est un facteur qui propulse une personne, déjà à risque, à développer un trouble. Ainsi, et là je ne parle pas des commentaires non désirés sur le poids, le facteur le plus important quant au développement d'un trouble alimentaire serait (roulement de tambour) : toute forme de restriction alimentaire. Eh oui, un régime, peu importe lequel, est LE facteur qui a le plus d'impact.
Qu’est-ce que de la restriction alimentaire?
C’est moins simple que ça en a l’air. La restriction alimentaire est tout ce qui s’éloigne de manger selon nos signaux de faim et tout ce qui se rapproche de contrôler ce que nous mangeons. Ça peut prendre différentes formes et avoir différentes causes. Par exemple, certaines personnes, pour des raisons médicales (ex. maladie de Crohn), n’ont simplement pas le choix de se restreindre.
La restriction alimentaire inclut aussi compter ses calories sur une application mobile, éviter de manger tel ou tel aliment ou même avoir des heures précises auxquelles il « faut » manger. Que ce soit dans le but de s’entraîner, de manger moins de gras saturés, de soya, d’huile de palme ou de whatever, il s’agit d’une forme de restriction alimentaire.
Attention! Certaines personnes choisissent une forme de restriction alimentaire en raison de leurs convictions, comme les végétarien.nes, par exemple. Je ne suis pas en train de dire que tous.toutes les végétarien.es souffrent de troubles alimentaires. Pas du tout. Par contre, si certains facteurs de risque sont déjà présents et que nous additionnons ça à une forme de restriction alimentaire, le résultat de l’équation peut parfois être désolant…
La simple expression « plan alimentaire » me fait penser à de la restriction alimentaire. Plusieurs compagnies, très orientées vers les profits, proposent des plans qu’ils vendent comme étant non restrictifs, mais ce n’est souvent pas le cas. C’est correct de vouloir bien s’alimenter, sauf que si nous sommes déjà à risque, une forme ou une autre de restriction alimentaire ne peut clairement pas aider à freiner la cascade vers le développement d’un trouble.
Parlons « signaux de faim »
Tout le monde a un métabolisme et une faim différente. Notre corps nous indique quand il a besoin d’être nourri. L’écouter, ça veut dire manger quand il nous envoie le signal. Habituellement, celui-ci est ressenti dans le haut de l’abdomen et nous sommes porté.e.s à saliver plus lorsqu'il survient. Ça semble banal, mais le réflexe de manger selon les signaux de faim se perd encore plus avec la restriction alimentaire. D’ailleurs, notre corps nous envoie des signaux des microcarences. Par exemple, si nous manquons légèrement de potassium, nous pouvons être porté.e.s à vouloir manger plus d’avocats ou de bananes. Vaudrait mieux l’écouter celui-là, il a l’air de savoir de quoi il parle!
Manger normalement, ça veut dire quoi?
Manger « normalement », c’est trop manger parfois et se sentir gonflé.e en sortant du restaurant, c’est profiter d’un bon repas sans regarder les valeurs nutritives, c’est oublier de manger de façon plus équilibrée de temps en temps, c’est aller se chercher une poutine si le cœur nous en dit sans partir dans l'excès pour autant, etc. Manger normalement, c’est être à l’écoute de ce que notre corps nous dit, point barre. Mais nous ne sommes pas tous et toutes dans les bonnes conditions pour le faire. Et parce que ce n'est pas si simple, si vous souffrez d'un trouble alimentaire, des organismes peuvent vous aider, rendez-vous ici ou ici!