J’en ai déjà parlé, j’ai un TDA/H. J’ai eu mon diagnostic à l’âge adulte parce que j’ai toujours compensé. Récemment, j’ai commencé la médication pour m’aider parce que ça devient lourd de compenser. Ça m'épuise parfois souvent.
Du plus loin que je me souvienne, mon parcours académique a été parsemé de difficultés. Il est loin d'être linéaire, même si j'entends souvent : « Wow, mais regarde où t'es rendue même avec un TDA/H! » Je suis rendue là parce que je passe mon temps à me battre. Je ramasse des échecs, mais watch out, je me relève.
Je tombe et retombe, mais je me bats parce que je crois à mes rêves et que je suis obstinée. J'ai été élevé en apprenant qu'il faut se battre pour ce qu'on veut dans la vie. Dans ma famille, on ne s’effondre pas devant les échecs, on essuie ses larmes, on ravale et on défonce des murs.
Dernièrement, j’ai eu une nouvelle concernant mon parcours scolaire qui chamboule tout. Le stage que je devais avoir est annulé. C'est dû à une cause externe. Ce n'est pas moi le problème, je sais. Ils m'avaient pourtant choisie. Je n'arrivais même pas à croire qu'on puisse me choisir MOI, mais il a fallu qu'il y ait autre chose qui vienne scraper ça.
Cette fois-ci, ça ne me tente pas de me battre pour trouver autre chose ni de me démener pour me relever. Défoncer des murs, peu pour moi. Je préférerais rester enfermée et attendre que l'orage passe. Ça ne me tente pas de sortir affronter la tempête. Je pensais que pour une fois, je n’aurais pas à surmonter un paquet d’obstacles pour réussir.
Ce n’est pas la fin du monde. Il y a vraiment pire dans la vie et oui, ça va sûrement s’arranger. Je le pense vraiment, sauf qu’émotionnellement, c'est autre chose. La petite fille en moi qui se bat ENCORE avec ses difficultés, elle en a marre. Je suis à bout. Ça ne me tente pas. J’ai envie de dire que j’ai perdu, au pire. Je déclare forfait.
La persévérance est l'une de mes plus grandes forces. Et je l’ai déjà dit, j’ai été privilégiée d’avoir de l’encouragement et du soutien pour mes études compte tenu de mes difficultés. Je ne serais pas rendue là sinon. Je ne serais pas rendue où je suis sans ma persévérance non plus. Mais c'est lourd, être persévérante. Je vous en passe un papier!
Il n'y aurait pas moyen, des fois, qu’il y ait moins d’embûches? J’en ai déjà assez de dealer avec le trouble au quotidien, je n’ai pas envie de devoir constamment tomber et me relever en plus, même si je suis bonne pour ça, t'sais.
J’ai décidé d’écrire ce texte parce qu’il fallait que j’évacue comment je me sentais, mais aussi parce que je me suis dit que je ne suis sûrement pas la seule qui est tannée de se battre. Que ce soit le TDA/H, un autre trouble, d’autres difficultés psychologiques ou cognitives, c’est rough.
C’est une bataille tous les jours, vous la menez peut-être vous aussi. Je pense que c'est important d'être fiers et fières de soi. Mais c'est important aussi de reconnaître le fait que des fois, ça fait CHIER. Je n'ai pas d'autres façons de le dire, même si celle-ci est crue.
Il faut être fort.e.s, c'est ça? Il ne faut pas se décourager? Je m’y efforce de tout mon être. Sauf que parfois, j’ai l’impression d’épuiser mes réserves, mes munitions de bataille, et je voudrais juste que ce soit simple.
Simple, juste pour une fois!