Ma famille imparfaite

Ma famille ne sera jamais celle que l’on peut voir dans les films. Vous savez, celle avec les nombreux enfants, les petits-enfants et parfois même les arrières-petits-enfants. Cette famille modèle qui se serre les coudes et qui est unie coute que coute. Cette famille que l’on voit soir après soir partager un repas et qui a ben du fun… Vous saisissez?
 
Il y a un moment maintenant que j’ai dû faire mon deuil de cette famille-là. J’ai compris qu’une grande famille, ce n’est pas toujours source de positif et qu’il peut souvent y avoir des tensions. La majorité des gens pourront passer par dessus et garder des liens très serrés avec les leurs, mais il y en a d’autres comme la mienne où ce n’est pas le cas.
 
La dernière fois où nous avons été tous ensemble dans une même pièce remonte à quelques années, sûrement à une célébration quelconque, et même là, je suis certaine que tout ne s’est pas passé sans embarras ou sans un petit climat d’amertume.
 
Cette amertume, je la ressens toutes les fois qu’une célébration approche et que je sais que je devrai faire un choix. Que ce soit lorsque je vois mes amis avec leur parenté ou lorsque je vois une scène cute de famille à la télévision. Exagéré, vous pensez? Vous auriez dû me voir à la suite d’un documentaire (sur la famille). Je suis devenue incontrôlable, hystérique à la limite. Je tremblais, je pleurais, je ne savais plus où me mettre; ma douleur était viscérale.
 
Mon deuil, j’en ai fait une partie quand j’ai compris que ce modèle de rêve, je ne l’aurais jamais. Mais il me reste toujours ce mal, cette colère, cette incompréhension.
 
J’ai le rêve d’avoir un jour, moi aussi, ma famille nombreuse et de prouver que ça se peut, une famille unie. J’ai le rêve de laisser derrière moi un clan qui placera toujours la famille avant tout.
 

J’aurai toujours sur le cœur ces relations imparfaites et teintées de conflits, mais j’apprends et je me dis que, lorsque ce sera mon tour, je pourrai faire différemment.
 
 Et vous, elle est comment, votre famille?