Je suis le genre de fille qui n’a pas peur facilement dans la vie. Les araignées ne me font pas crier, les films d’horreur ne m’empêchent pas de dormir (presque jamais, mettons) et les histoires de fantômes non plus. MAIS il y a une chose qui me fait paniquer à coup sûr depuis que je suis toute petite et ce sont LES FUCKING CLOWNS. Ceux dans le style Ronald McDonald me font pisser dans mes shorts.
Je suis coulrophobe (peur intense des clowns) et j’ai de la difficulté à gérer mes émotions quand je croise ces êtres que je considère démoniaques. Apparemment, je suis loin d’être la seule puisque selon Matthew Lorber, un psychiatre new-yorkais, cette peur touche une personne sur dix. Ce n’est quand même pas banal! Ma mère rit de moi chaque fois que j’en parle parce qu’elle rationnalise ma phobie en disant que des clowns à la It de Stephen King, ça n’existe pas. Que c’est juste dans ma tête. Qu’il n’y a aucune chance que je me fasse attaquer par eux dans la vie de tous les jours.
HA, HA, HA! FAUX!
Avez-vous vu ce qu’il se passe dernièrement dans nos rues? Nos quartiers tranquilles? DES CLOWNS TERRORISENT LES ENFANTS! Mais quessé ça?! Pourquoi?!
Le phénomène est même rendu mondial, ils sont partout : en France, aux États-Unis, en Angleterre, en Suède… et maintenant au Québec. Aux États-Unis, depuis cet été, plusieurs cas ont été rapportés par les autorités et les médias, dont certains plutôt (vraiment) inquiétants : des clowns qui attireraient des enfants dans la forêt en murmurant leur nom, un qui aurait poignardé un homme qui sortait de son véhicule, d’autres qui auraient proféré des menaces de mort à des établissements scolaires forçant ainsi leur évacuation d’urgence et il y aurait même une adolescente qui se serait fait arrêter pour avoir engagé un clown afin d'assassiner son enseignante! #Creepy
Même dans mon quartier pourtant assez paisible, un clown aurait été vu errant dans la cour d’une école primaire. Selon les médias, il se serait mis à courir après des enfants qui jouaient dans le parc dans le but de leur faire peur. Évidemment, ça a fonctionné! Certains petits en sont maintenant traumatisés.
Ce n'est pas que les citoyens qui réagissent face à cette tendance perverse. Un groupe d’étudiants de Montréal en ont profité pour inventer une application pour cellulaire, le Clown Spotter, qui permet aux gens de signaler la présence de clowns effrayants lorsqu’ils en croisent. Une appli encore méconnue du grand public, mais qui pourrait peut-être vous être utile si vous vous promenez avec vos enfants le soir d'Halloween, par exemple.
Les médias sociaux s'enflamment aussi. Sur Facebook, les pages comme Clown Sightings ont maintenant plus de 350 000 abonnés. Sur Twitter, c’est le mot-clé #IfISeeAClown et #FuckClowns qui envahissent l’écran d’accueil. Même son de cloche sur Instagram.
Il est donc évident que cette « tendance » prend des proportions gigantesques. Autant pour ceux qui mettent leur masque le soir tombé et partent à la recherche de sensations fortes que pour ceux qui, comme moi, sont effrayés face à ce genre d’événement.
Par contre, il est important de mentionner qu'au Canada, ces clowns (ayant des intentions malfaisantes ou non) peuvent être passibles d’une amende au criminel pour trouble de la paix publique (à Halifax, cette mauvaise blague a coûté 410 $ à plusieurs, qui ne l’ont finalement plus trouvée drôle).
Même si je déteste les clowns et que je suis horrifiée envers tout ce qui se passe en ce moment, je trouve la situation vraiment dommage pour ceux qui pratiquent cette profession à temps plein. Être clown, aujourd'hui, doit être vraiment très éprouvant. Ils sont moins en demande et doivent maintenant se justifier lorsqu'ils entrent dans un établissement public puisque les gens en ont peur. C'est triste et injuste. Comme a écrit le Washington Post, « les clowns effrayants sont partout et les vrais clowns sont loins d'en rire. Comme si les Américains n'avaient pas déjà assez peur pendant la campagne électorale… ».
À bien y penser, je ne sais plus quel clown me fait le plus peur… #JokePasJoke
Soyez prudents et laissez-moi savoir si vous en croisez (pour que je ne mette pas les pieds dans votre rue, t'sais)!