L’année de mes 12 ans, l’année de mon secondaire 1, a été une année extrêmement éprouvante pour moi. Heureusement, à peu près à la même époque, je découvrais un instrument de musique qui me passionne encore aujourd’hui et qui a transformé ma vie : la guitare. Avec le recul, je crois que je peux affirmer que ma vie, elle ne l’a pas seulement transformée, elle l’a probablement sauvée.
J’ai 12 ans, j’entre au secondaire dans une école montréalaise où ça brasse pas mal. La drogue, les bagarres et les règlements de compte sont présents. J’apprends qu’il existe des « guerres » entre les fresh, ceux qui écoutent du rap et du hip-hop et qui ont un style vestimentaire flashy, et le groupe de jeunes auquel je m’identifie, ceux qui écoutent plutôt du rock et qui font du skateboard. Je vois des gens se battre sur l’heure du midi. Un bon matin, je vois un grand de secondaire trois passer dans la cour d’école avec une crow bar et une batte de baseball cachée dans son manteau. Il s’en va s’occuper de quelqu’un. Je ne me sens pas en sécurité. Pour me rassurer, je décide de m’acheter un couteau, que je garde dans mes poches au cas où. Bref, l’entrée au secondaire est quelque peu brutale.
Avec mes yeux d’adulte, je pense que le danger réel de l’époque était beaucoup moins grand que ce que je ne pouvais percevoir avec mes yeux de jeune facilement impressionnable qui arrive du primaire. N’empêche que je vivais un sentiment d’insécurité à l’école qui, lui, était bien réel.
L’année suit son chemin, à mes petits soucis de « guerre d’ados » (dont je ne parle pas à mes parents, évidemment) s’ajoutent des problèmes de santé. Depuis quelques mois, je suis de plus en plus fatigué, voire épuisé, j’ai toujours soif et je passe mon temps à aller aux toilettes. Ma mère m’amène voir le docteur. Celui-ci est catégorique : diabète de type 1. Mon taux de sucre est tellement élevé que je frôle le coma, on doit me rentrer d’urgence à l’hôpital pour me traiter. On m’apprend que le diabète, c’est une maladie qui va me suivre toute ma vie. Terminé de manger les bonbons à 5 cennes du dépanneur n’importe quand et de manger n’importe quoi. Maintenant, je dois me piquer et faire couler mon sang pour contrôler mon taux de sucre. Je dois m’injecter des médicaments quatre fois par jour. Pour un jeune de 12 ans qui, comme tous les jeunes, déteste les aiguilles et n’aime pas particulièrement le sang, c’est une nouvelle difficile à avaler.
Je commence à déprimer, à broyer du noir, à être moins joyeux et enjoué que j’ai l’habitude de l’être. Le soir, quand je m’endors en pleurant, j’écoute mes artistes punk-rock préférés sur mon discman portatif. Les riffs de guitare des Blink-182, The Offspring et Limpbizkit de ce monde m’aident à calmer la douleur qui m’habite. Parfois, je me surprends à me demander à quoi ça sert de vivre… puis je me ressaisis vite en me disant que c’est niaiseux de penser à des choses comme ça. Évidemment, je ne laisse rien paraître des pensées qui m’habitent, que je garde pour moi.
À cette époque, ma mère avait un nouveau chum depuis plusieurs mois. Ils n’habitaient pas ensemble et, de temps en temps, nous allions à son appartement. C’est là où j’ai aperçu pour la première fois une guitare électrique en vrai. J’étais tellement impressionné! Voyant mon intérêt réel, il me propose de me laisser pratiquer de temps en temps sur sa vieille guitare acoustique si je le désire. Bien que je n’avais pas trop la tête à découvrir de nouvelles activités, avec tout ce qui me traversait l’esprit durant cette période, je commence à gratouiller de temps à autre, je pratique avec des exercices que je trouve sur Internet, ça me change les idées, ça me fait du bien.
Cette découverte surviendra au bon moment, car je ne me doutais pas que mes malheurs étaient loin d’être terminés… La suite dans un prochain article.
J’ai 12 ans, j’entre au secondaire dans une école montréalaise où ça brasse pas mal. La drogue, les bagarres et les règlements de compte sont présents. J’apprends qu’il existe des « guerres » entre les fresh, ceux qui écoutent du rap et du hip-hop et qui ont un style vestimentaire flashy, et le groupe de jeunes auquel je m’identifie, ceux qui écoutent plutôt du rock et qui font du skateboard. Je vois des gens se battre sur l’heure du midi. Un bon matin, je vois un grand de secondaire trois passer dans la cour d’école avec une crow bar et une batte de baseball cachée dans son manteau. Il s’en va s’occuper de quelqu’un. Je ne me sens pas en sécurité. Pour me rassurer, je décide de m’acheter un couteau, que je garde dans mes poches au cas où. Bref, l’entrée au secondaire est quelque peu brutale.
Avec mes yeux d’adulte, je pense que le danger réel de l’époque était beaucoup moins grand que ce que je ne pouvais percevoir avec mes yeux de jeune facilement impressionnable qui arrive du primaire. N’empêche que je vivais un sentiment d’insécurité à l’école qui, lui, était bien réel.
L’année suit son chemin, à mes petits soucis de « guerre d’ados » (dont je ne parle pas à mes parents, évidemment) s’ajoutent des problèmes de santé. Depuis quelques mois, je suis de plus en plus fatigué, voire épuisé, j’ai toujours soif et je passe mon temps à aller aux toilettes. Ma mère m’amène voir le docteur. Celui-ci est catégorique : diabète de type 1. Mon taux de sucre est tellement élevé que je frôle le coma, on doit me rentrer d’urgence à l’hôpital pour me traiter. On m’apprend que le diabète, c’est une maladie qui va me suivre toute ma vie. Terminé de manger les bonbons à 5 cennes du dépanneur n’importe quand et de manger n’importe quoi. Maintenant, je dois me piquer et faire couler mon sang pour contrôler mon taux de sucre. Je dois m’injecter des médicaments quatre fois par jour. Pour un jeune de 12 ans qui, comme tous les jeunes, déteste les aiguilles et n’aime pas particulièrement le sang, c’est une nouvelle difficile à avaler.
Je commence à déprimer, à broyer du noir, à être moins joyeux et enjoué que j’ai l’habitude de l’être. Le soir, quand je m’endors en pleurant, j’écoute mes artistes punk-rock préférés sur mon discman portatif. Les riffs de guitare des Blink-182, The Offspring et Limpbizkit de ce monde m’aident à calmer la douleur qui m’habite. Parfois, je me surprends à me demander à quoi ça sert de vivre… puis je me ressaisis vite en me disant que c’est niaiseux de penser à des choses comme ça. Évidemment, je ne laisse rien paraître des pensées qui m’habitent, que je garde pour moi.
À cette époque, ma mère avait un nouveau chum depuis plusieurs mois. Ils n’habitaient pas ensemble et, de temps en temps, nous allions à son appartement. C’est là où j’ai aperçu pour la première fois une guitare électrique en vrai. J’étais tellement impressionné! Voyant mon intérêt réel, il me propose de me laisser pratiquer de temps en temps sur sa vieille guitare acoustique si je le désire. Bien que je n’avais pas trop la tête à découvrir de nouvelles activités, avec tout ce qui me traversait l’esprit durant cette période, je commence à gratouiller de temps à autre, je pratique avec des exercices que je trouve sur Internet, ça me change les idées, ça me fait du bien.
Cette découverte surviendra au bon moment, car je ne me doutais pas que mes malheurs étaient loin d’être terminés…