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Récit sans censure d’une ex-boulimique : les conséquences
Crédit: Photographee.eu/Shutterstock

La première partie de mon récit ici. Dans le premier article, je vous ai parlé de ma réalité au quotidien, des choses que je pouvais me faire subir…

Qu’en est-il des conséquences de mon vécu avec les troubles alimentaires?

À ce jour, même après huit mois sans vomissements, ça m’arrive de régurgiter quand je mange trop (de la saine gourmandise et non des crises) et que je suis relativement active après. Exemple, si je mange trop et que mon estomac est lourd, je ne peux pas me pencher par en avant pour ramasser des trucs parce que ça me remonte dans la gorge. C’est l’fun, hein? Non. Vraiment pas, en fait.

Les soirs où je sors et que je sais que je vais boire beaucoup, je dois faire attention à la quantité de nourriture que je mange parce que mon estomac ne tolère plus de trop grands apports de bouffe et liquide en même temps. La plupart du temps, je finis quand même par vomir. Pas parce que j’ai trop bu ou parce que je le veux, juste parce que y’a trop de choses dans mon estomac et que j’en ressens une douleur physique.

Mes intestins sont encore fucked up. C’est un peu normal, ils ont travaillé de façon complètement irrégulière pendant plus de cinq ans. Je peux ne pas être capable d’aller aux toilettes pendant plusieurs jours et, à l’inverse, y aller plusieurs fois dans la même journée. Je me souviens, une fois après un déjeuner au restaurant avec mon copain du moment, j’ai dû aller aux toilettes d’un coup. J’étais certaine que je n’allais pas être capable de me rendre. Faut croire que ma flore intestinale n’est pas encore 100 % refaite, car j’ai encore des épisodes semblables parfois.

J’ai dû couper mes cheveux hyper courts pour recommencer à zéro. J’en avais trop perdu.

Je paierai des dettes pour un petit bout encore.

J’avais des palpitations cardiaques assez souvent, j’ai développé de l’anxiété sociale et un trouble de dysmorphie face à certaines parties de mon corps.

J’ai voulu arrêter à maintes et maintes reprises, mais je n’en étais pas capable. Les matins, je me réveillais en me disant « aujourd’hui, ce sera la bonne journée. Pas de crise! ». Je me couchais en larmes, déçue par l’échec. Je pouvais accumuler quelques jours de suite sans compulsion, mais c’était tout…

Il m’a fallu une grosse rupture pour arrêter le cercle vicieux. J’ai perdu l’appétit pendant un bon mois et, quand j’ai recommencé à manger, je me suis dit « autant en tirer quelque chose de positif ». Avec la compulsion, lorsque le pattern est brisé pour un certain laps de temps, ça devient plus facile de garder les bonnes habitudes. Comme ça faisait un mois que je n’avais pas eu de crises, j’ai continué sur cette lancée.

Ça n’a pas été facile. Il y a eu beaucoup d’appels en larmes à mon papa et de longues conversations sur Facebook avec mes amies proches. Je suis entrée dans la communauté de Ton petit look en février, et toutes ces femmes inspirantes m’ont grandement aidé, à leur manière, à continuer mon chemin vers la guérison et l’acceptation de mon corps. Je me suis investie à fond dans ma thérapie, j’ai participé à un groupe fermé à l’ANEB et je me suis éloignée de mon quotidien pour un mois de voyage, en mai.

Huit mois clean, c’est un exploit. Et j’ai parfois l’impression de marcher sur une corde fine chaque jour…

À suivre pour une troisième et dernière partie.

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