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T’es-tu bi?

Elisabeth Gagnon
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T’es-tu bi?
Crédit: Montage: Elisabeth Gagnon/PicMonkey

Il y a quelques mois déjà, après avoir passé beaucoup trop de temps à swiper à gauche sur Tinder, j’ai décidé de modifier mes critères de recherche et ajouter des filles à mes préférences de découvertes. À la fois ennuyée par les choix masculins qui s’offraient à moi et curieuse de voir ce qui se passait du côté des filles, j’ai modifié mes paramètres sans me poser plus de questions. J’étais bien contente de parfois croiser un visage féminin durant mes épisodes de swiping, et encore plus quand j’avais un match avec une fille que je trouvais belle.
 
Il faut dire ici que j’ai longtemps eu un genre de sentiment de compétition avec la gent féminine, alors j’avoue que savoir qu’une jolie demoiselle me trouve à son goût et ne me considère pas comme une ennemie, ça fait changement et ça me plaît bien. Mais bon, je m’égare! Ceci étant dit, ça fait donc plusieurs mois que je match avec des gars et des filles sur Tinder. Tout allait bien, jusqu’au jour où des amis ont pris le contrôle de mon téléphone et ont commencé à swiper à ma place. Quelle ne fut pas leur réaction de terreur en voyant apparaître une fille dans l’écran de mon téléphone!
 

OMG
Crédit: Giphy

« Hein, Eli t’es-tu bi?! » Cette question m’a choquée. Pas parce que je suis gênée d’avoir des filles dans mes préférences ou bien parce que j’ai peur du jugement des autres, non. J’étais choquée de voir qu’aujourd’hui encore, il faut absolument mettre une étiquette sur notre orientation. Un autre ami, toujours en constatant mes résultats de recherche sur Tinder, m'a dit, stupéfait : « Je ne savais pas que tu étais bi-curieuse! ». Bi-cur-quoi?!  Si cette appellation ne démontre pas le besoin de certaines personnes (#LesGens) de devoir mettre une étiquette sur tout, je me demande bien ce que c'est!
 

WTF
Crédit: Giphy
 

Lorsque j’ai modifié mes préférences sur Tinder, je ne me suis pas interrogée sur ce que cette modification faisait de moi. Je ne me suis pas demandé si je devais en parler à ma famille pour faire un coming out quelconque. Je n’ai même pas tenté de le cacher aux gens. Je parlais même ouvertement de mes matchs féminins à mon groupe d’amies proches sans en faire tout un plat. Je n’ai d’ailleurs jamais eu à introduire le sujet avec elles. Je n’ai pas eu à leur expliquer que j’avais modifié mes options Tinder et que donc, ça impliquerait que je verrais également des filles. De leur côté, elles n’ont pas plus réagi face à mes nouvelles rencontres. C’était juste normal.
 

Not impressed
Crédit: Giphy

Par contre, pour mon autre groupe d’amis, c’était une toute autre chose. J’avais modifié mes paramètres Tinder, je pouvais matcher avec des filles et je devais donc m’affirmer comme étant bisexuelle. C’est comme ça que ça marche. Pourquoi donc? Pourquoi toujours devoir mettre les gens dans des boîtes? Donc, maintenant, pour ce groupe d’amis, je me retrouve dans la catégorie bi et je suis barrée du club des hétéros. « Désolé madame, on doit reprendre votre carte de membre, vous ne faites plus partie de notre gang. »
 

Buh-bye
Crédit: Giphy
 
Aurais-je dû m’interroger plus longuement sur ce que signifiait ce changement? À bien y penser, non. Non, je n’ai pas à m’accoler une étiquette. Je n’en ai pas envie et surtout, je n’en ai pas le besoin. Je sais ce qui m’intéresse et je n’ai absolument pas l’obligation de définir mes goûts à qui que ce soit. Est-ce que je me considère comme bi? Pas vraiment. Mais suis-je une « vraie » hétéro? Peut-être pas. Mais surtout, est-ce réellement nécessaire de le savoir? 

 

Meh!
Crédit: Giphy

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