Il y a quelques semaines, j’ai fait un exercice plutôt intéressant : j’ai regardé (toutes) les photos des pages centrales publiées dans Playboy, depuis 1953. #SexoGeek
J’ai trouvé ça vraiment fascinant de voir l’évolution esthétique des modèles et des canons de beauté. Comme quoi, « beau » en 1968, en 1999 et en 2016, ça ne veut pas dire la même chose.
Depuis le début des années 2000, nous remarquons que les modèles photographiés dans le célèbre magazine présentent des caractéristiques de plus en plus juvéniles. Malgré des poitrines de femmes et des hanches définies, leur sexe, jusqu’alors recouvert de poils, se dévoile progressivement. Avec l’avènement de l’épilation intégrale, la vulve* n’échappe plus aux regards indiscrets. On en voit entièrement les détails! Incidemment, nous accordons plus d’attention à sa forme et on esthétise cette partie de l’anatomie féminine jusqu’à très récemment camouflée sous sa pilosité naturelle.
Quel est le standard de beauté intime féminine véhiculé de nos jours en Occident? Les petites lèvres doivent être minces, presque invisibles et ne pas dépasser des grandes lèvres. Le sexe doit être rose et discret, sans aucun poil nulle part. En gros, c’est comme si on mettait des organes génitaux d’apparence prépubère sur un corps de femme. C’est également le modèle dominant que l’on retrouve en pornographie mainstream. Il faut d'ailleurs mentionner que beaucoup de pornstar et de playmate subissent des labiaplasties, ou nymphoplasties, une chirurgie intime visant à réduire les petites lèvres.
Au-delà du porno, les médias populaires ont récupéré cette esthétique. Il suffit de feuilleter un magazine ou de browser Internet pour se rendre compte que des vedettes pop comme Lady Gaga, Beyoncé ou Miley Cyrus, en portant des vêtements extrêmement ajustés ou carrément pas de pantalon, mettent en valeur un entrejambe lisse, appelé Barbie look.
Certains sexologues voient la prédominance de cette esthétique sans débordement comme l’héritage d’une époque où la sexualité des femmes était perçue comme retenue, intériorisée, passive, en opposition à la sexualité masculine, puissante et affirmée. La vulve est donc préférée petite et discrète.
À force d’être uniquement exposées à ce genre de modèles imberbes et sans relief, c’est sûr que les femmes se comparent et se demandent si elles sont normales!
Beaucoup de femmes sont complexées par l’apparence de leurs organes génitaux. Certaines d’entre elles vont même jusqu’à refuser certaines pratiques sexuelles comme le cunnilingus, de peur de paraître inadéquates. Résultat, on note une hausse des demandes de chirurgie sexuelle.
Ce qui est évident, c’est que le modèle unique véhiculé par les plateformes médiatiques ne reflète absolument pas la diversité de l’apparence des parties génitales féminines.
Ça peut donc être une bonne idée de se questionner sur ses propres standards et de se tourner vers des modèles variés et réalistes. Il existe autant de genres de vulves que de femmes sur Terre, et c’est ce qui fait leur unicité et leur beauté! #BodyPositive
[*La vulve, c’est l’ensemble des organes génitaux féminins externes, à ne pas confondre avec le vagin, qui est interne. La vulve est principalement composée des petites et des grandes lèvres, de la partie externe du clitoris et du méat urinaire.]