J’admire énormément de personnes dans la vie. Je suis comme ça, j’ai le crush facile. Outre Ryan Gosling à qui je voue un culte sans borne, j’envie la plume affûtée de Rima Elkouri, j’adore les drôles et toujours intéressantes réflexions de Rabii Rammal et je trouve inspirante l’implication sociale et la fibre engagée de Dalila Awada.
C’est pour cette raison que, lorsqu’elle m’a demandé de couvrir la conférence Implication politique des femmes racisées organisée par la Fondation Paroles de Femmes, je n’ai pas pu refuser et j'ai sauté sur l'occasion. C’est vêtue de ma plus belle robe du moment, café à la main, que je me suis rendue à l'université Concordia, le 20 février dernier, pour assister à la conférence sans me douter que j’en ressortirais chamboulée.
Le panel était complet et diversifié, rien à dire à ce niveau. J'ai pu entendre parler Ausma Malik, Cathy Wong, Rosa Pires, Émilie Nicolas, Anne Quach et Suzie O'Bomsawin. Une brochette de femmes inspirantes, intelligentes qui ont livré des témoignages poignants et de prodigues conseils à celles qui songeraient emprunter cette voie.
J'ai particulièrement apprécié l'intervention d'Ausma Malik, élue scolaire à la Commission scolaire de Toronto. Son récit touchant et empreint de sincérité a ouvert le bal et a su illustrer les embûches auxquelles sont confrontées les femmes lorsqu'elles s'engagent en politique. Ausma, une femme engagée pour qui la pratique de la foi se traduit en actions concrètes et citoyennes, qui ont pour objectif de façonner la communauté de demain, une communauté respectueuse et tolérante, sans pour autant mettre de côté son identité pour plaire à son électorat. Son courage et sa détermination sont tout à son honneur.
Crédit : ausmalik/Twitter
Mon deuxième coup de cœur revient à Émilie Nicolas, présidente de Québec inclusif. Ce que je retiens de son discours? Un mot : solidarité. Solidarité entre femmes, entre communautés, entre humains, entre nous. Une solidarité à toute épreuve, teintée de respect et d'échanges, parce que nous tendons tous vers le même but, celui de vivre dans une société égalitaire où il est possible pour tous et chacun de faire entendre sa voix, peu importe son sexe, sa nationalité, sa foi, son allégeance politique, alouette.
Crédit : Alexi Hobbs/Université de Toronto
Je dois l'admettre, la politique et moi, ça fait deux. Ma relation avec ce monde masculin se limite à aller aux urnes une fois par quatre ans pour accomplir mon devoir de citoyenne. Par contre, la conférence m'a sensibilisée et m'a amenée à me questionner sur la place qu'occupaient réellement les femmes dans l'arène politique. Les obstacles auxquels elles ont dû faire face, et surtout, les moyens qu'elles utilisent au quotidien pour garder cette dite place et occuper leurs fonctions.
Les écouter parler avec passion et intégrité, sur les enjeux socioculturels des communautés autant à Montréal qu'ailleurs dans le Canada, m'a tout simplement redonné espoir. Si Ausma a pu se faire élire, et ce malgré la campagne de salissage islamophobe dont elle a été victime, je me dis que tout n'est pas perdu.
Connaissiez-vous la Fondation Paroles de Femmes? Allez-vous à des conférences?