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Pourquoi je n’ai plus peur de dire que je suis féministe
Crédit: Ton Petit Look

Récemment, je signais un article sur TPL Moms pour parler de mon garçon qui ne veut jamais me laisser aller aux toilettes toute seule et qui, par le fait même, est visuellement en contact avec mes menstruations. Pour le partage sur Facebook, Camille a mis le mot-clic #MamanFéministeBébéFéministe.

Une personne a commenté pour dire qu’elle n’était pas féministe, mais qu'elle trouvait ça important d’expliquer à son garçon que les femmes sont menstruées pis que ça fait partie de la vie.
 
Ce qui m’a fait penser à quelque chose qui est arrivé pendant les fêtes, dans un chalet, avec ma belle-famille. Sur Snapchat (@JumellesMode), j’ai joué à un jeu un peu drôle avec les cousins de mon chum parce que j’étais « gorlot ». Je leur expliquais pourquoi je trouvais ça vraiment wrong, les jokes de viol et les jokes à propos des femmes qui valent moins que les hommes. Rapidement, la discussion a dérivé. Nous avons établi que j’étais féministe (je le savais déjà) et que les gars étaient sûrement un peu féministes sans s’en rendre compte.
 
J’avais même un jeu-questionnaire. Ma première question était souvent : « Donc ta mère vaut moins que ton père? ». La réponse était non. « Donc ta blonde vaut moins que toi? Ça reste entre toi pis moi ». La réponse était encore non. « Donc, techniquement, je vaux moins que mon garçon? ». La réponse était encore non. Pour finir, je disais « Tu es féministe dans le fond, parce que tu crois à l’égalité homme-femme, mais tu trouves ça ardu de voir où ce n’est pas égal en ce moment? ».
 
Je trouvais ça le fun d’en parler et surtout de voir la réponse de ces gars-là. Je ne pense pas avoir changé leur vie, mais j’ai semé des graines.
 
Bref, je me suis rendu compte aussi, en parlant avec tout le monde, que le statu quo fait du bien et que le sexisme ordinaire fait en sorte que le féminisme ne semble pas avoir sa place. Blame it on son appellation, le choix du mot du mouvement. Ce n’est peut-être pas assez marketing, pas assez vendeur, on y voit trop le mot femme, peut-être? Peut-être que c’est dur, voir qu’en posture de privilège, une personne est privilégiée.
 
Je comprends que c’est difficile de s’assumer et de dire qu’on est féministe. C’est vraiment porteur comme mot, ç'a l’air lourd sur les épaules. Il y a des tonnes de nuances dans le féminisme et comme chaque mouvement, certaines personnes sont plus radicales que d’autres. En plus de toutes les subtilités de la vie qui font que la pensée évolue avec le temps.
 
Ce qui est fou avec ce statement-là, c’est que la vie ne peut plus être pareille après. Mon amie m’avait parlé de lunettes quand elle m’a parlé de son cheminement dans le monde du féminisme. C’est comme voir clair avec des lunettes. Quand on décide de mettre des lunettes de féministe, après, on est plus capable d’endurer de ne pas voir clair. Faut tout remettre en question.
 
Par contre, je trouve que c’est une de mes meilleures décisions à vie, décider de prendre une positition féministe, même si elle n’est pas parfaite (ma position) et même si ça veut dire réapprendre à voir le monde autrement.
 
Je ne suis juste pas capable de m’imaginer un monde où un sexe vaut plus qu’un autre. Je ne suis pas capable de m’imaginer qu’une minorité visible vaut moins qu’une personne blanche. Je ne suis pas capable de me dire que des inégalités font partie de la vie parce que ç’a toujours été comme ça. Nope. Jamais.
 
Et d’avoir trouvé un mot qui montre que c’est comme ça que je pense, je trouve ça franchement libérateur, même très motivant. Pis si ça veut dire que je vais devoir me battre un peu chaque jour pour expliquer aux gens que c’est ce que je pense, que je suis féministe parce que je crois que les femmes valent autant que les hommes, ça va me faire plaisir de le faire. 

Êtes-vous féministes?

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