Encore une fois, c’est une question de responsabilité. Disons qu’avant d’écrire pour un blogue, je n’avais pas conscience de l’ampleur de mes propos sur les autres. On aurait même pu dire que je détestais les femmes.
Laissez-moi vous expliquer, avec quelques exemples concrets, comment j’en suis venue à exprimer une certaine haine pour les femmes au quotidien, et ce, sans le réaliser :
- En portant un jugement sur le couple stable d’une amie parce que, moi, je me sens étouffée par les standards;
- En faisant des blagues (pas si drôles) sur la vie sexuelle d’une autre parce que ça me rend mal à l’aise face à celle-ci;
- En répétant des commentaires non fondés sur le manque de rationalité des femmes versus la logique des hommes parce que je deal mal avec mes propres émotions;
- En prétendant qu’une fille est une criss de folle parce qu’elle exprime ses émotions librement et que j’envie cette facilité de s’exprimer;
- En commentant le poids, l’apparence d’une femme, parce que je me sens menacée par les autres;
- En bitchant tout et n’importe quoi parce que je me sens mal dans ma peau;
- En prétendant que je m’entends mieux avec les hommes qu’avec les femmes parce que c’est moins de drame et, surtout, parce que je me compare et que je me sens menacée par celles-ci.
Sans même leur laisser une chance, je discréditais les femmes. Quelle était mon excuse pour mépriser les femmes à ce point? C’est très simple, je n’en avais aucune. Je détestais les femmes et, par le fait même, je ne m’aimais pas du tout. Je ne sentais pas que je correspondais à ce groupe et à ses standards. Il me semblait plus facile à l'époque de rejoindre ceux qui méprisaient les femmes, que de m'identifier comme femme.
Le problème, ce sont les vulgaires clichés qu'on rattache aux femmes : ménagère, naïve, n'a pas le sens de l'orientation, n'est pas rationnelle, est bitch, est hystérique, name it. Les commentaires réducteurs et péjoratifs qui reviennent fréquemment m’ont poussée à me rebeller contre les femmes au lieu de me rebeller contre ceux qui les dictaient. Heureusement, aujourd'hui, je suis plus lucide et TPL en est pour beaucoup. De lectrice à collaboratrice, j'ai évolué. Je me suis renseignée, j'ai grandi.
Je vous propose donc une expérience très simple, car je n’ai malheureusement pas de solution miracle à offrir. Passez une journée sans parler des autres. Quand vous réussirez, essayez pendant trois jours, trois semaines, trois mois. Parlez des autres pour dire du bien. Parce que, bien souvent, quand on parle des autres, on parle de nous.
Aidez-vous donc à vous aimer.
Aidez-nous donc à nous aimer.