Vous vous souvenez, j’avais fait un pacte avec moi-même? D’ici mes trente ans, je voulais vivre des Internets. Pour y arriver, j’ai cumulé les piges à droite, à gauche, tout en continuant de me présenter au bureau cinq jours semaine. Je me voyais pas tout quitter du jour au lendemain, avec un compte en banque proche du zéro la plupart du temps et des dettes de jeunesse.
J’ai toughé la run, comme on dit, en essayant tant bien que mal d’avoir un certain équilibre de vie. (En passant, merci au petit chum d’avoir tenu le navire contre vents et marées.) Plus les jours avançaient, plus il m’était difficile de tout concilier. Je finissais mes journées épuisée, en mou à vouloir binger n’importe quelle série, de préférence quelque chose de bien léger. Et encore là, ça, c’est quand j’avais un petit deux heures de libre devant moi. Ce qui était chose rare.
Mes semaines étaient ponctuées d’insomnie, j’étais irritée, à fleur de peau et extrêmement stressée. Orgueilleuse, je ne voulais pas abandonner. Ni mon travail temps plein, ni mes piges. Je voulais aller jusqu’au bout de l’aventure. Atteindre le but que je m’étais fixé. Peu importe le prix.
La claque, je l’ai reçue dernièrement, entre deux crises de larmes. J’ai compris que j’étais sur une pente glissante et que je devais mettre un frein à tout ça avant qu’il ne soit trop tard. J’ai écouté mon corps, mais surtout, j’ai écouté mon cœur. J’ai remis ma démission. Je n’ai ni plan B, ni nécessairement les moyens financiers. Je me suis jetée dans le vide sans filet, et entre vous et moi, j’ai le vertige en ta’.
Ils sont beaucoup à me trouver un peu folle, inconsciente et pas du tout prévoyante de me lancer comme ça dans le néant sans carte ni boussole pour me guider. Pourtant, j'ai tellement réfléchi, analysé, décortiqué la situation avant de me décider. Et j'en venais toujours à la même conclusion : je perds mon temps et mon énergie à essayer de jongler entre mes responsabilités, mes désirs, mes envies et ma réalité.
La seule chose qui me retenait, c'était la peur. Peur de ne pas être à la hauteur, peur de l’échec, peur de me tromper. Pendant toutes ces années, j’ai été celle qui m’a empêchée d’avancer. C'était assez.
À l’aube de mes 29 ans, je me suis offert le plus beau cadeau : moi. Je me suis choisie, chose que je n’avais pas faite depuis longtemps. J’ai décidé de croire en moi, de croire en ce que je fais. Je me suis donné une chance de faire ce que j’aime dans la vie, même si je risque peut-être de me casser la gueule sur le bord du trottoir.
Je m'accroche à mon rêve. Cette fois-ci, je ne me laisser pas tomber. Comme on me l'a si bien dit : « Si tu ne le fais pas, si tu n'essayes pas, tu vas le regretter toute ta vie ».
Alors, aujourd’hui, je regarde vers l’avant, le cœur léger, en paix avec mon dedans #SansRegret.