J'ai longtemps perçu la blonde de mon père comme une méchante sorcière. Disons que j'ai gagné à la loterie des belles-mamans poison. Pour des raisons qui nous appartiennent, nos personnalités n'ont jamais fait bon ménage.
Au fil des années, j'ai pardonné bien des excès de colère et beaucoup de paroles blessantes afin de pouvoir garder une figure paternelle dans ma vie. Pour être honnête, j'avais peur d'elle. J'avais peur de perdre le peu de présence que mon père m'offrait à cause des manigances de sa copine pour me sortir de leur vie.
Mais un certain soir de juillet 2013, un souper en apparence bien ordinaire s'est vite transformé en champ de bataille. J'ai ENFIN mis mon pied par terre. Fini, ciao. À 22 ans et après 12 ans de batailles inexplicables à tenter de faire sa place dans le nid paternel, la madame s'est écœurée.
Le geste peut sembler cruel pour certains. Comment on en arrive à couper les liens du sang alors que certaines personnes n'ont pas la chance d'avoir leurs parents à leurs côtés? Ma décision ne fut pas aisée et impulsive, mais j'ai tenté le tout pour le tout. Des réconciliations aux pardons, des premiers pas aux ultimatums, l'emprise que ma belle-mère exerçait sur la vie de mon père est devenue trop forte. Je suis sortie à temps de cette relation toxique. Avant que je devienne amère à mon tour et que je ne puisse plus revenir en arrière.