Bienvenue à Mort-Terrain, où les légendes deviennent réalité…

Avant toute chose, voici la lecture du mois prochain : Rachel au hockey, premier roman de l’auteure Anne-Marie Vertefeuille. Ayant déjà été une grande fan de hockey, je suis curieuse de voir où cette histoire nous mènera! Comme à l’habitude, ne descendez pas plus bas que l’image si vous n’aimez pas les spoilers.
 

Crédit : Québec Amérique

 
Mort-Terrain est le 3^e roman que signe Biz, l’un des rappeurs du groupe Loco Locass #Throwback. Je vous le dis tout de suite : j’ai ADORÉ cette histoire! J’avais peu d’attentes étant donné que je ne savais même pas qu’il écrivait jusqu’à tout récemment. J’ai choisi ce livre parce que le résumé de l’histoire me semblait accrocheur et approprié pour l’Halloween. Pour les peureuses, je trouve personnellement que la classification « thriller d’horreur » est un peu forte : il y a effectivement 2-3 scènes un peu plus troublantes dans le livre, mais les descriptions ne s’éternisent pas.
 
Julien Daigneault est un jeune docteur à peine sorti de l’école, qui cherche à résider le plus loin possible de la région de Montréal pour changer d’air (et fuir ses problèmes amoureux, on l’aura deviné). Il se retrouve donc à Mort-Terrain, un village d’Abitibi avec son lot d’habitants et leurs nombreux secrets. Au fil des pages, il apprend de plus en plus sur l’histoire de l’endroit où il habite et où il se situe dans tout ça.
 

Crédit : ludocaptain/Tumblr

 
Je trouve que toute l’horreur du roman se fait sentir dans les moments où John Smith est en scène. D’ailleurs, son nom même est une comme une double grosse joke : c’est un pantonyme bien connu ET le nom d’un colonisateur des USA qui eu des contacts avec les Autochtones… En tant que lecteur, on a accès aux pensées de Julien (le roman est écrit au « je ») et aux actions de John Smith (3^e personne). Cette double vision permet de recouper des détails et de faire des liens entre les événements qui surviennent pendant notre lecture.
 
J’ai aussi beaucoup apprécié le côté spirituel de Julien et comment son respect et sa façon de traiter les Autochtones lui ont permis d’accepter plus facilement le côté mystique de leurs croyances. Notre réaction première est de croire qu’un médecin ne se fie qu’à la science; cette ouverture d’esprit est rafraîchissante dans un récit où le dicton « diviser pour régner » prend autant de place. Il est vraiment respectueux avec eux et ne porte pas de jugement sur leurs problèmes de société. En fait, je trouve que le personnage de Julien est intéressant et vraisemblable.
 

Crédit : mtv.com

 
Pour couronner le tout, je me dois de souligner les gros clins d’œil à la culture québécoise (Ross Déry = Roy Dupuis, le type de pot cultivé s’appelle Bonzaïon, etc.) et le langage. qui est authentique sans tomber dans la caricature. Biz utilise constamment des expressions normales et banales, mais leur donne une twist qui transforme le tout en jeu de mots relié à l’histoire. Preuve à l’appui : Julien décrit le party de fête de Jerry l’Amérindien comme étant « une bande de joyeux Hurons » (pis je l’ai ri pendant 10 minutes). Je suis vraiment impressionnée par son maniement de la langue française et j’ai maintenant le goût de lire tous ses livres!
 
Avez-vous apprécié Mort-Terrain? Sinon, qu’avez-vous moins aimé?